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L’ADN synthétique, une révolution à venir pour le stockage de données

Par Patrick Dufour, Directeur Stratégie et alliances Le PEPR (programme et équipement prioritaire de recherche) exploratoire MoleculArXiv, piloté par le CNRS, développe de nouveaux dispositifs de stockage de données sur ADN. Son aboutissement marquera une sensationnelle innovation, répondant à de multiples points de blocage déjà pressants. Ce programme et équipement prioritaire de recherche est certainement un des plus importants à soutenir à ce jour. Une perspective prometteuse Personne n’est passé à côté des travaux de recherche scientifique sur les possibilités qu’offre l’ADN synthétique en matière de stockage de l’information. Le CNRS publie ses avancées régulièrement et il y a de quoi chanter tel le coq au petit matin si l’on en juge par les progrès manifestes des chercheurs en la matière. Il sera passionnant de suivre les résultats des très prochaines applications concrètes. Des partenariats avec des instituts français comme l’INA, la BNF ou des institutions européennes permettro

Derrière le réseau social TikTok, le leader chinois de l’intelligence ByteDance

tiktok

TikTok n’est décidément pas un réseau social comme les autres. Non pas seulement parce qu’il rencontre un fulgurant succès partout dans le monde, mais surtout parce que contrairement aux autres réseaux sociaux bien connus (Facebook, Twitter, Snapchat…), il n’est pas américain mais chinois. C’est la première fois que la Chine, qui dispose pour son marché intérieur de nombreux réseaux sociaux (comme WeChat), parvient à exporter une de ses créations. Et si en moins de six ans, TikTok s’est hissé au sommet, c’est parce que son propriétaire a les moyens de ses ambitions. Ici pas de geeks dans un garage mais ByteDance, une entreprise créée en 2012 par Zhang Yiming à Pékin et qui est devenue le leader chinois des technologies d’intelligence artificielle.

En 2016, ByteDance, qui a fait ses armes avec Toutiao, un système de recommandation d’articles et de contenus personnalisés, lance Douyin, une plateforme de partage de vidéos courtes dont la version internationale est introduite l’année suivante : TikTok. Et le moins qu’on puisse dire c’est que ByteDance se donne les moyens de ses ambitions pour conquérir le monde. En août 2018, la société fait une levée de fonds de près de 3 milliards de dollars, ce qui en fait la start-up la plus valorisée au monde, à 75 milliards, devant Uber.

À son chevet des investisseurs étrangers comme le géant japonais Softbank et son fonds de placement Vision Fund, mais aussi des Américains comme le fonds de capital-risque Sequoia Capital, ou encore KKR, General Atlantic ou Hillhouse Capital Group.

Croissance phénoménale

La croissance de ByteDance est phénoménale et la société – comme les géants de la Silicon valley – fait des acquisitions : en 2017, elle acquiert l’application News Republic, un agrégateur d’actualités, en 2018, la plateforme de vidéos concurrente Musical.ly. Devenue incontournable, elle noue des accords avec les fabricants de smartphone Samsung et Huawei.

Mais surtout, forte d’un effectif de quelque 60 000 personnes, elle continue à massivement investir dans son cœur de métier : l’intelligence artificielle, c’est-à-dire les algorithmes qui, en faisant des recommandations personnalisées très fines, sont le moteur des réseaux sociaux et particulièrement de TikTok, dont le fonctionnement est très addictif.

Surveillance et censure

Mais derrière la technique, l’organisation administrative inquiète par son opacité. Qui dirige vraiment ByteDance ? Que fait la société des données personnelles des utilisateurs du monde entier ? ByteDance, comme toute société numérique chinoise, est très surveillée par le pouvoir communiste qui a placé internet derrière un grand pare-feu, et qui a la censure facile… Douyin, le TikTok chinois, voit ainsi ses contenus soumis à l’implacable imprimatur du Parti communiste chinois (PCC).

Données personnelles et sécurité

À l’étranger, on soupçonne TikTok d’être un instrument d’influence voire de propagande au service du régime chinois. En 2020, TikTok, qui a dépassé le milliard d’utilisateurs, est interdit en Inde puis au Pakistan. Aux États-Unis, l’application devient alors la bête noire de Donald Trump qui l’accuse d’espionnage. L’ex-président signe un décret pour interdire TikTok, WeChat et huit autres applications chinoises, et déclenche une bataille judiciaire. En septembre 2020, les opérations américaines de TikTok sont ainsi reprises techniquement par Oracle. TikTok passe aussi un partenariat commercial avec Wallmart.


Joe Biden élu, il révoque les décrets et demande une enquête pour « identifier toutes les applications logicielles connectées qui peuvent présenter un risque inacceptable pour la sécurité nationale des États-Unis et le peuple américain ». Mais pour un responsable de la FCC, le régulateur des télécoms américain, le bannissement de TikTok paraît inéluctable.

Des fuites accablantes

En juin dernier, des fuites audio de plus de 80 réunions internes de TikTok, ont, en effet, montré que les employés de ByteDance basés en Chine ont accédé à plusieurs reprises à des données non publiques sur les utilisateurs américains de TikTok… « Tout se voit en Chine », a déclaré un membre du département Trust and Safety de TikTok lors d’une réunion en septembre 2021. Cette semaine, Christopher Wray, directeur du FBI, a estimé que TikTok représente un risque pour la sécurité nationale des Etats-Unis...

La question des données personnelles est ainsi le talon d’Achille de TikTok. Le Comité européen de la protection des données enquête lui aussi. En France, saisie d’une plainte de suppression de vidéo, la CNIL enquête sur le respect du règlement général de la protection des données (RGPD).

En dépit de ses difficultés, TikTok, qui a ouvert des bureaux partout dans le monde, tente de prouver sa bonne foi, créant ici un centre de modération à Los Angeles ou refusant les publicités politiques payantes. ByteDance promet même de donner accès au code source de l’application.

Reste à savoir si ces efforts seront jugés suffisants ou trop tardifs…

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