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Deepfake, décryptage d’une arnaque

Par Thomas Mannierre, Directeur EMEA Sud de BeyondTrust L’IA a fait entrer les braquages dans une nouvelle dimension. Plus besoin d’une cagoule noire désormais. En améliorant les attaques d'ingénierie sociale modernes, l’IA a donné naissance à un autre type de menaces : les deepfakes. Bienvenue dans ce qui pourrait être un épisode de Black Mirror ! Le faux CFO de Hong Kong En début d’année, une entreprise à Hong Kong s’est vue escroquée de 25,6 millions de dollars par un hacker utilisant l’IA et la technologie deepfake pour usurper l’identité d’un directeur financier. Si l'on en croit les rapports d’enquête, l'attaque a simulé un environnement de vidéoconférence complet et utilisé une fausse identité d'un important directeur financier de Hong Kong et d'autres participants à la réunion. La victime ciblée du département financier s'est d'abord méfiée d'un e-mail de phishing prétendant provenir du directeur financier. Cependant, la victime a rejoint une con

Signaux radio extraterrestres : et si la découverte ultime se faisait grâce à vous ?

 

SETI@home

Les observations réalisées par l’institut SETI, qui recherche depuis les années 60 des signaux émis par une intelligence extraterrestre, aboutissent à la collecte d’une immense quantité de données. Des données qu’il faut passer au crible. Cette tâche occupe les scientifiques qui viennent d’isoler 8 signaux intéressants parmi des millions enregistrés. Mais cette tâche concerne aussi le grand public. En 1999, l’institut fondé par Frank Drake avait proposé un petit logiciel malin à installer sur son ordinateur. Objectif : profiter des moments de veille de celui-ci pour lui faire analyser des données issues du SETI téléchargées par internet. Baptisé SETI@home (SETI à la maison), ce petit programme a montré la faisabilité et la pertinence du calcul distribué à grande échelle. Il a sans doute aussi suscité quelques vocations scientifiques. En revanche SETI@home n’a jamais permis de détecter une preuve de signal radio extraterrestre et le programme est entré en hibernation.

Nouvelle plateforme testée depuis novembre

Mais le mois prochain, l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), va relancer un programme de ce type. Le 14 février, des astronomes du SETI Group de l’université lanceront un projet de science communautaire « dans lequel des volontaires du public trieront des images de signaux radio et les classeront comme des types potentiels d’interférences», pour entraîner un algorithme à mieux rechercher les données collectées par le radiotélescope Green Bank du SETI. Baptisé « Sommes-nous seuls dans l’univers ? », ce projet collaboratif est soutenu par la NASA et The Planetary Society.

En test depuis novembre la plateforme semble très prometteuse comme le racontait en novembre dernier le professeur Jean-Luc Margot, responsable du SETI Group. « Les premiers résultats de notre plate-forme de science citoyenne SETI sont arrivés. Notre plate-forme est en cours d'examen de projet requis afin de devenir un projet officiel de Zooniverse. Dans le cadre de cet examen, les bêta-testeurs testent la plate-forme et soumettent leurs commentaires. La réponse a été impressionnante, avec plus de 3 000 classifications d'images par plus de 100 bénévoles au cours des 24 premières heures. Nous expérimentons le pouvoir de la science citoyenne de première main et c'est un frisson! », se réjouissait le scientifique.

« En fin de compte, nous espérons collaborer avec un ensemble large et diversifié de passionnés de SETI pour classer 20 000 à 100 000 images, identifier les candidats de technosignature les plus prometteurs dans nos données et générer un ensemble de formation étiqueté pour notre prochaine application d'apprentissage automatique », expliquait le professeur Margot.

 

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