Les résultats de la nouvelle enquête internationale menée par Akeneo, leader mondial de la gestion de l’information produit (PIM) et de l’expérience produit (PX), éclairent une réalité contrastée. Si l’intelligence artificielle et les outils numériques progressent dans le commerce, les consommateurs français continuent de privilégier le magasin physique, tout en exigeant une information produit de plus en plus rigoureuse.
Malgré la diffusion rapide des solutions d’intelligence artificielle et l’évolution des pratiques digitales, le point de vente reste central dans l’acte d’achat en France. L’« Akeneo B2C Survey : L’évolution du consommateur moderne », conduite auprès de 1 800 consommateurs dont 250 Français, montre que 64 % des acheteurs hexagonaux choisissent le magasin pour leurs dépenses d’au moins 100 euros. La raison principale tient à l’expérience client : 20 % recherchent avant tout le conseil d’un professionnel et des informations produits précises, gages de confiance.
Le recours aux canaux numériques s’impose toutefois comme un complément décisif. Trois quarts des Français (76 %) consultent des informations en ligne avant de finaliser leur achat en boutique. Plus de six sur dix (64 %) commandent un article sur Internet pour ensuite le retirer en magasin. Les retours de produits traduisent la même hybridation : 70 % préfèrent la voie digitale contre 27 % qui se déplacent en point de vente.
Cette combinaison illustre l’importance de l’information produit comme pivot de la décision. Dans un contexte d’inflation persistante, bien que ralentie depuis 2024, 64 % des consommateurs se disent plus attentifs qu’auparavant à la qualité et à l’exactitude des données fournies. Le prix demeure le critère dominant pour 42 % des acheteurs, une proportion en baisse par rapport à 2023 (51 %), signe d’une légère détente mais aussi d’une hiérarchisation plus fine des attentes.
Les défaillances en matière d’information produisent des effets immédiats. Près de deux tiers des sondés (65 %) abandonnent leur recherche si les contenus sont jugés insuffisants, et 67 % changent de produit face à des données lacunaires. Au-delà de l’acte d’achat, la fidélisation des clients est directement concernée : 69 % affirment perdre confiance dans une marque après une mauvaise expérience liée à l’information produit.
Les canaux plébiscités pour accéder à ces informations traduisent une hiérarchie nette. Les marketplaces arrivent en tête (95 %), suivies des magasins physiques (90 %) et des agents IA (88 %). A contrario, les applications mobiles (27 %) et les plateformes de marques de luxe (39 %) apparaissent en retrait, incapables de répondre aux attentes de clarté et de précision.
L’étude d’Akeneo confirme également que l’IA agentique, si elle transforme déjà les processus internes des entreprises, peine encore à s’imposer auprès des consommateurs. Seuls 4 % des Français déclarent avoir réalisé un achat via un agent d’IA, contre 7 % aux États-Unis. Le potentiel reste néanmoins considérable : 68 % se disent intéressés par l’usage de chatbots ou d’agents IA pour bénéficier de conseils personnalisés, et 55 % affirment qu’ils seraient plus fidèles à une marque en mesure de leur proposer une expérience adaptée à leurs besoins.
Les chiffres révèlent par ailleurs des évolutions significatives par rapport à 2023. La perception de l’exhaustivité des informations produit recule de dix points : 83 % des Français jugent les données satisfaisantes en 2025, contre 93 % deux ans plus tôt. La sensibilité environnementale persiste mais se stabilise : 61 % déclarent être conscients de l’impact écologique des retours, et 42 % disent avoir déjà renvoyé un article en raison d’informations imprécises, une proportion quasi identique à celle observée l’an dernier.
Enfin, l’étude met en évidence une reconfiguration des arbitrages liés aux gammes de produits. Si 21 % des Français excluent les entrées de gamme malgré leur coût plus faible, la mode reste le secteur le plus affecté par l’essor de ce segment : 36 % des consommateurs se disent prêts à réduire leurs exigences qualitatives si le prix est compétitif. En revanche, la question de la durabilité suscite un intérêt décroissant : seuls 10 % réclament davantage d’informations sur ce sujet, contre 40 % qui, deux ans plus tôt, se disaient prêts à payer plus pour aligner leurs achats sur leurs valeurs.
Au total, l’enquête souligne une double dynamique. Le magasin conserve une position forte, mais adossée à des usages numériques devenus structurels. L’information produit apparaît comme le socle incontournable de la relation de confiance, condition de la fidélisation à long terme. Quant à l’intelligence artificielle, elle reste en phase d’adoption progressive : largement acceptée dans ses principes, encore marginale dans ses usages.
