Accéder au contenu principal

Téléphone, mail, notifications… : comment le cerveau réagit-il aux distractions numériques ?

  Par  Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au

Numérique : les Midi-Pyrénéens sont dans le coup

Alors que la région rattrappe son retard, les Midi-Pyrénéens se retrouvent de plus en plus sur internet. Tels sont les deux enseignements majeurs du diagnostic 2009 présenté jeudi 6 mai à Toulouse par l'Agence régionale pour le développement de la société de l'information (Ardesi) en Midi-Pyrénées.

Depuis 5 ans, cette structure du conseil régional, dotée d'une équipe de 14 personnes et d'un budget de 2,5 M€ - présidée par Alain Ciekanski (Europe Ecologie) depuis les dernières élections - mène un travail de fond pour étudier, promouvoir et développer les usages numériques dans la région. "Le diagnostic de l'Ardesi est un document essentiel qui nous permet de mettre en oeuvre une politique forte sur les TIC", assure Carole Delga, vice-présidente du conseil régional en charge de la ruralité, des services publics et des TIC. Et de lister quelques grands axes de travail : les environnements numériques de travail (ENT), l'e-tourisme, les visio-guichets, les cyberbases, le plan haut débit, etc.

L'Ardesi montre que les taux d'équipements des ménages sont stables : 80% disposent d’un téléphone mobile ; 60% ont un ordinateur (fixe ou portable) ; 50% possèdent une connexion internet à domicile. L'Ardesi estime que 55% des foyers de Midi-Pyrénés sont internautes. Mais dans l'une des plus vastes régions de France, à 70% rurale, les disparités sont énormes. "La région toulousaine tire la Région vers le haut. Il y a 63 % d'internautes en Haute-Garonne mais 41 % en Aveyron", précise Jean-Paul Lareng, directeur de l'Ardesi, rappelant toutefois que 97% de la population régionale dispose d'un accès (à 512 kbits/s au minimum). Les efforts financiers des collectivités, particulièrement en Aveyron et en Ariège, ont par ailleurs permis de booster le dégroupage total (permettant d'offrir aux internautes le choix de leur fournisseur d'accès) : 57,39 % de la population est couverte (+15 points en un an).

Les disparités entre départements n'empêchent toutefois pas l'envie d'internet. "75 % des internautes se connectent quotidiennement. Les zones urbaines et les populations jeunes se connectent le plus. 59 % des internautes régionaux ont effectué un achat en ligne au cours de la dernière année et 50% ont réalisé leur déclaration d’impôts en ligne (+ 5 points en un an)", se réjouit Jean-Paul Lareng.

L'explosion du web 2.0

Les tendances régionales données par Google sur la croissance exponentielle de la consultation des réseaux sociaux en Midi-Pyrénées est confirmée par l'Ardesi. "29% des internautes consultent des sites communautaires et 25% sont inscrits sur des sites de réseaux sociaux (Facebook : 95% ; Copains d’avant : 13% ; MySpace : 5% ; Viadéo : 5%). C'est énorme. Aujourd'hui, tout le monde se met à Facebook, qui devient aussi un moyen différent de travailler ensemble", explique le directeur de l'Ardesi.

Mais "l'’émergence des réseaux sociaux et sites communautaires, web 2.0 laisse apparaître clairement une double fracture numérique : la première sur le non accès au numérique pour 50% des foyers et la deuxième sur une utilisation très diversifiée de ces nouveaux outils par la population."

Pour réduire cette fracture, la Région investit donc dans les infrastructures et dans l'accompagnement. D'où le succès des Cyberbases, qui proposent en 57 espaces publics de nombreuses activités, et qui tiendront leurs 6es journées d'échange les 11 et 12 mai à Toulouse autour du développement durable.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

De quoi l’inclusion numérique est-elle le nom ?

Les professionnels de l'inclusion numérique ont pour leitmotiv la transmission de savoirs, de savoir-faire et de compétences en lien avec la culture numérique. Pexels , CC BY-NC Par  Matthieu Demory , Aix-Marseille Université (AMU) Dans le cadre du Conseil National de la Refondation , le gouvernement français a proposé au printemps 2023 une feuille de route pour l’inclusion numérique intitulée « France Numérique Ensemble » . Ce programme, structuré autour de 15 engagements se veut opérationnel jusqu’en 2027. Il conduit les acteurs de terrain de l’inclusion numérique, notamment les Hubs territoriaux pour un numérique inclusif (les structures intermédiaires ayant pour objectif la mise en relation de l’État avec les structures locales), à se rapprocher des préfectures, des conseils départementaux et régionaux, afin de mettre en place des feuilles de route territoriales. Ces documents permettront d’organiser une gouvernance locale et dé

Ce que les enfants comprennent du monde numérique

  Par  Cédric Fluckiger , Université de Lille et Isabelle Vandevelde , Université de Lille Depuis la rentrée 2016 , il est prévu que l’école primaire et le collège assurent un enseignement de l’informatique. Cela peut sembler paradoxal : tous les enfants ne sont-ils pas déjà confrontés à des outils numériques, dans leurs loisirs, des jeux vidéos aux tablettes, et, dans une moindre mesure, dans leur vie d’élève, depuis le développement des tableaux numériques interactifs et espaces numériques de travail ? Le paradoxe n’est en réalité qu’apparent. Si perdure l’image de « natifs numériques », nés dans un monde connecté et donc particulièrement à l’aise avec ces technologies, les chercheurs ont montré depuis longtemps que le simple usage d’outils informatisés n’entraîne pas nécessairement une compréhension de ce qui se passe derrière l’écran. Cela est d’autant plus vrai que l’évolution des outils numériques, rendant leur utilisation intuitive, a conduit à masquer les processus in

Midi-Pyrénées l’eldorado des start-up

Le mouvement était diffus, parfois désorganisé, en tout cas en ordre dispersé et avec une visibilité et une lisibilité insuffisantes. Nombreux sont ceux pourtant qui, depuis plusieurs années maintenant, ont pressenti le développement d’une économie numérique innovante et ambitieuse dans la région. Mais cette année 2014 pourrait bien être la bonne et consacrer Toulouse et sa région comme un eldorado pour les start-up. S’il fallait une preuve de ce décollage, deux actualités récentes viennent de l’apporter. La première est l’arrivée à la tête du conseil de surveillance de la start-up toulousaine Sigfox , spécialisée dans le secteur en plein boom de l’internet des objets, d’Anne Lauvergeon, l’ancien sherpa du Président Mitterrand. Que l’ex-patronne du géant Areva qui aurait pu prétendre à la direction de grandes entreprises bien installées, choisisse de soutenir l’entreprise prometteuse de Ludovic Le Moan , en dit long sur le changement d’état d’esprit des élites économiques du pay

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl