Accéder au contenu principal

Approches, acteurs, enjeux, secrets, guerre hybride : plongée au coeur des services de renseignement dans le monde

On leur devait déjà le remarquable « Opération d’influences chinoises : un moment machiavélien » (Ed. Les Equateurs) qui, en septembre 2021, détaillait minutieusement comment la Chine entendait « vaincre sans combattre, en façonnant un environnement favorable » à ses intérêts, en enrôlant, entre autres, des personnalités de premier plan en France. Aujourd’hui le duo formé par Paul Charon, directeur du domaine Renseignement, anticipation et stratégies d’influence de l’Institut de recherche stratégique de l’école minimaire (IRSEM) et Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer, docteur en science politique et en philosophie, ancien directeur de l’IRSEM et aujourd’hui ambassadeur de France au Vanuatu, publient aux Presses universitaires de France (PUF) un colossal « Les mondes du renseignement. Approches, acteurs, enjeux. ». Cette somme de 584 pages constitue une véritable encyclopédie sur le renseignement et une mine d’informations pour comprendre le rôle crucial qu’il a aujourd’hui dans un monde mul

Et si les centres informatiques devenaient fournisseurs d'énergie ?

datacenter


Avis d'expert par Séverine Hanauer, Directrice des Ventes Data Center & Telecom chez Vertiv France

Face à une consommation énergétique mondiale en hausse constante et au besoin d'équilibrage des réseaux électriques, les grandes installations industrielles et d'autres sites comme ceux des centres informatiques ont un rôle à jouer. Outre un engagement dans l'économie durable, ces nouvelles formes de régulation des réseaux électriques présentent un intérêt financier pour les organisations.

Le dispatching, casse-tête d'un réseau électrique


Concrètement, un réseau électrique ne peut pas stocker l'électricité. Il en résulte une obligation pour le gestionnaire : maintenir l'équilibre permanent sur son réseau entre l'électricité produite et l'électricité consommée. C'est ce que l'on appelle communément la régulation du réseau ou le dispatching. Un dispositif qui repose en grande partie sur des prévisions bâties sur des dizaines d'années d'observation de la consommation électrique.
En parallèle, et sous la pression réglementaire comme des consommateurs, le secteur de la production énergétique est en pleine mutation, afin d'en réduire les émissions carbonées. Mais les sources de production électrique (champs d'éoliennes et autres fermes solaires), bien qu'elles ne restent encore que très marginales, sont particulièrement complexes à gérer par le gestionnaire, étant fortement et par définition météo-dépendantes.


Production électrique : un enjeu environnemental planétaire


C'est un fait établi depuis longtemps : chaque année, la production électrique mondiale augmente considérablement. Et ce n'est pas l'accélération du développement des véhicules électriques ou hybrides, comme l'a particulièrement souligné le Mondial de l'Auto de Paris 2018, ou encore le déploiement exponentiel des objets et capteurs connectés (IoT), qui viendront infléchir la tendance.
Dès lors, pour répondre à cette demande croissante, la production d'électricité doit elle aussi poursuivre son ascension. Aux côtés des traditionnelles centrales électriques, tout en limitant les émissions de carbone liées à cette production, il est donc essentiel d'imaginer de nouvelles sources d'énergie d'une part, mais également de nouvelles organisations du réseau d'autre part.
Ce qui passe notamment par la possibilité de s'appuyer sur un maillage de générateurs, systèmes de stockage ou autres équipements forts consommateurs d'énergie appartenant à des organisations autres que le gestionnaire de réseau, le tout géré par des agrégateurs spécialisés dans le domaine. Avec un double objectif : faciliter la régulation du réseau et générer des revenus complémentaires pour les propriétaires de ces équipements.

Des sources de revenus potentiels pour les organisations


Parmi ces équipements potentiellement utiles dans le cadre de la régulation des réseaux électriques, on retrouve notamment les alimentations sans interruption (ASI) et les systèmes de stockage de batterie, les grands systèmes de refroidissement (tels que les climatiseurs dans le cas des centres informatiques), les pompes et systèmes de chauffage sur cuves et réservoirs industriels, les équipements très grands consommateurs d'énergie (broyeurs et mélangeurs industriels par exemple) ou encore les groupes électrogènes au gaz ou au diesel.
Pour faire simple, l'agrégateur active, en fonction des besoins constatés, le système qui déclenche le générateur (groupe électrogène d'un centre informatique par exemple), l'ASI ou la batterie pour injecter de l'électricité dans le réseau, ou au contraire qui coupe, quand cela est possible, l'alimentation du système de refroidissement, de la pompe ou autre broyeur. Bien sûr, la nécessaire protection du consommateur-producteur (privé) vis-à-vis du réseau électrique local, et inversement, est assurée par l'agrégateur.
En contrepartie de l'exécution de ce dispositif, plusieurs options sont proposées aux générateurs, parmi lesquelles une réduction des coûts énergétiques ou encore une commission, prélevée par l'agrégateur sur le montant payé par le gestionnaire de réseau, est reversée au propriétaire de ces équipements.
En d'autres termes, les centres informatiques, au même titre que de nombreuses installations industrielles, sont en très bonne position pour participer à ces nouvelles formes de régulation des réseaux électriques, valoriser financièrement ces équipements et donc améliorer leur rentabilité, le tout en participant activement à la réduction des émissions carbonées.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

Midi-Pyrénées l’eldorado des start-up

Le mouvement était diffus, parfois désorganisé, en tout cas en ordre dispersé et avec une visibilité et une lisibilité insuffisantes. Nombreux sont ceux pourtant qui, depuis plusieurs années maintenant, ont pressenti le développement d’une économie numérique innovante et ambitieuse dans la région. Mais cette année 2014 pourrait bien être la bonne et consacrer Toulouse et sa région comme un eldorado pour les start-up. S’il fallait une preuve de ce décollage, deux actualités récentes viennent de l’apporter. La première est l’arrivée à la tête du conseil de surveillance de la start-up toulousaine Sigfox , spécialisée dans le secteur en plein boom de l’internet des objets, d’Anne Lauvergeon, l’ancien sherpa du Président Mitterrand. Que l’ex-patronne du géant Areva qui aurait pu prétendre à la direction de grandes entreprises bien installées, choisisse de soutenir l’entreprise prometteuse de Ludovic Le Moan , en dit long sur le changement d’état d’esprit des élites économiques du pay

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl

Ce que les enfants comprennent du monde numérique

  Par  Cédric Fluckiger , Université de Lille et Isabelle Vandevelde , Université de Lille Depuis la rentrée 2016 , il est prévu que l’école primaire et le collège assurent un enseignement de l’informatique. Cela peut sembler paradoxal : tous les enfants ne sont-ils pas déjà confrontés à des outils numériques, dans leurs loisirs, des jeux vidéos aux tablettes, et, dans une moindre mesure, dans leur vie d’élève, depuis le développement des tableaux numériques interactifs et espaces numériques de travail ? Le paradoxe n’est en réalité qu’apparent. Si perdure l’image de « natifs numériques », nés dans un monde connecté et donc particulièrement à l’aise avec ces technologies, les chercheurs ont montré depuis longtemps que le simple usage d’outils informatisés n’entraîne pas nécessairement une compréhension de ce qui se passe derrière l’écran. Cela est d’autant plus vrai que l’évolution des outils numériques, rendant leur utilisation intuitive, a conduit à masquer les processus in

La fin des cookies tiers ne répond pas au besoin de contrôle des internautes sur leurs données

Pour le moment, la plupart des solutions alternatives aux cookies privilégient l’objectif commercial aux dépens des attentes des internautes. Piqsels , CC BY-SA Par  Carlos Raúl Sánchez Sánchez , Montpellier Business School – UGEI ; Audrey Portes , Montpellier Business School – UGEI et Steffie Gallin , Montpellier Business School – UGEI Les révélations du Wall Street Journal contenues dans les « Facebook Files » , publiés en septembre dernier, ont une nouvelle fois montré que les utilisateurs s’exposaient à des risques liés à la divulgation des informations personnelles. Les réseaux sociaux ne sont pas les seuls en cause : les nombreux data breach (incidents de sécurité en termes de données confidentielles) rendus publics, illustrent régulièrement la vulnérabilité des individus face à une navigation quotidienne sur les moteurs de recherche, sites de e-commerce et autres ayant recours à des « cookies tiers » , ces fichiers de données envoyés par