Par Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au
Bertrand Monthubert est président d’Occitanie Data et conseiller régional d’Occitanie, ancien président de l’université Toulouse III Paul-Sabatier. A la veille du débat à l'Assemblée nationale sur l'application de traçage StopCovid, il apporte son éclairage sur les enjeux et ses propositions. Ce mardi l’Assemblée nationale débat et vote sur la future application de traçage des malades StopCovid. Comprenez-vous la vivacité du débat et les inquiétudes qu’elle a suscitées ? Bertrand Monthubert - Je le comprends parfaitement parce que cela vient étayer ce qu’on dit depuis deux ans qui était le constat suivant : on ne bénéficie pas d’un réel cadre de confiance pour le développement des usages des données. Et cela est un véritable handicap parce que cela conduit à faire des choses parfois négative – et on a vu dans le monde un certain nombre de scandales comme Cambridge Analytica – et à l’inverse pour ceux qui essaient d’agir de manière responsable, il leur manque une forme de