Par Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au
Le patron du site internet Amazon, Jeff Bezos, vient d’acheter sur sa fortune personnelle l’emblématique quotidien américain The Washington Post pour 250 millions de dollars.
Jeff Bezos, l’emblématique patron du site internet Amazon, premier libraire mondial, s’est offert lundi soir, sur sa fortune personnelle, l’un des plus célèbres et prestigieux quotidiens américains : le Washington Post. Celui-là même qui avait révélé le scandale du Watergate ayant conduit à la démission du président Nixon en 1974, écrivant là une page de légende de l’histoire du journalisme.
Ancienne et nouvelle économie
D’aucuns verront sans doute dans cette transaction à 250 millions de dollars l’assaut de la nouvelle économie sur l’ancienne, celui de la génération Y sur celle des baby-boomers, celui du numérique sur l’analogique, celui d’internet sur un média traditionnel. Elle illustre surtout la profonde mutation d’un secteur - celui de la presse - qui, des États-Unis à l’Asie en passant par l’Europe, est pris dans une paradoxale tenaille entre de réelles difficultés économiques et d’adaptation à de nouveaux supports et une appétence toujours présente du public pour l’information de qualité, garante du bon fonctionnement des démocraties.
C’est en embrassant cette double problématique que Jeff Bezos, 49 ans et 19e fortune mondiale avec 25,5 milliards de dollars, s’est porté acquéreur du Post et de plusieurs autres titres cédés par la famille Graham.
En devenant le seul patron du Post - fut-ce par une réelle philanthropie - Jeff Bezos, comme d’autres patrons venus de l’industrie, s’achète aussi l’influence politique d’un quotidien de référence. Une influence qui fait souvent défaut aux contenus numériques. En contrepartie, le savoir-faire numérique et commercial acquis depuis 1994 par Amazon, pourrait apporter un levier de croissance pour le journal. «Les valeurs du Post ne changeront pas» a assuré Jeff Bezos. «Il y aura bien sûr des changements dans les prochaines années» afin d’adapter au bouleversement d’internet le quotidien, passé 832 000 à 475 000 exemplaires en vingt ans. «Nous aurons besoin d’inventer, ce qui signifie que nous aurons besoin d’expérimenter», a ensuite indiqué le patron. Des innovations éditoriales que l’on pourrait retrouver sur la liseuse Kindle ou les tablettes maison Fire. Car avec le Washington Post, Amazon parachève un dispositif désormais complet incluant matériels, applications et contenus. La clé du succès ?
Rachats en série
Boston globe. Le 3 août, le New York Times a annoncé la vente du Boston Globe pour 70 millions de dollars. Il l’avait acheté il y a 20 ans pour… 1,8 milliard de dollars !
Newsweek. Le célèbre hebdomadaire concurrent de TimeMagazine avait jeté l’éponge en arrêtant son édition papier fin 2012 avec une Une qui fit date «#thelastprintissue.» Le 3 août, le groupe de médias en ligne IBT Media a annoncé le rachat de Newsweek.
Los Angeles Times. Son propriétaire, le groupe Tribune, a annoncé la scission de son activité presse.