Accéder au contenu principal

Avec « Osez l’IA », la France veut transformer l’intelligence artificielle en levier concret pour ses entreprises

En annonçant le plan national « Osez l’IA » ce 1er juillet, Clara Chappaz, ministre déléguée à l’Intelligence artificielle et au Numérique, n’a pas déclenché une révolution, mais acté une inflexion majeure : celle du passage à l’échelle. La France s’était dotée, dès 2018, d’une stratégie nationale ambitieuse issue du rapport Villani, posant les bases d’un écosystème de recherche performant, d’un financement public structurant et d’une régulation éthique. Une décennie plus tard, avec 1 000 start-up dans le domaine, un supercalculateur de pointe (Jean Zay) et des leaders comme Mistral AI, le socle est posé. Mais l’adoption reste lacunaire. En 2025, seules 13 % des PME utilisent réellement une solution IA. Le plan « Osez l’IA » veut inverser cette tendance. Ce plan s’inscrit dans le sillage de France 2030, qui a déjà engagé plus de 2,5 milliards d’euros pour soutenir l’intelligence artificielle. Il s’appuie également sur les enseignements du rapport de Bpifrance Le Lab (« L’IA dans les PM...

Assistants vocaux : comment se préparer au commerce conversationnel ?

echo amazon
La famille d'enceinte Echo d'Amazon


Par Johan Benoualid, VP Sales Akeneo

30% des recherches internet se feront par assistants vocaux à l’horizon 2020, selon les projections de Gartner. Que ce soit sur tablettes, smartphones ou ordinateurs, le consommateur a aujourd’hui pleinement adopté les assistants vocaux. Il suffit de regarder les chiffres pour le croire : une étude réalisée par Mindshare en mars 2018 indique que 35% des sondés n’utilisent déjà plus le clavier pour appeler un proche et demandent simplement à Bixby ou Siri de le faire pour eux.

Les modes de recherche des consommateurs migrent progressivement de la saisie sur clavier aux commandes vocales, au point où effectuer des achats à l’aide des assistants va devenir la norme. C’est une nouvelle ère pour les entreprises. Elles doivent adapter leurs données produits aux recherches effectuées par l’intermédiaire de ces assistants vocaux. A l’instar des distributeurs qui ont appris à créer des métadonnées afin d’optimiser leur référencement, il leur faut maintenant organiser leurs données efficacement pour faciliter les recherches vocales. Comment préparer son entreprise ? Comment adapter ses informations produits ? Pour ce faire, les acteurs de la distribution doivent prêter une attention particulière à un certain nombre de critères :

Comprendre le contexte

Gardons à l’esprit que les consommateurs utilisant des assistants vocaux effectuent leurs commandes en multitâche. Contrairement à la saisie manuelle, qui nécessite d’avoir les mains sur le clavier et les yeux rivés sur l’écran, la recherche vocale permet de faire autre chose, comme de cuisiner.

Imaginons un instant un individu préparant un dîner, qui demanderait à un assistant vocal : « Quel est le meilleur vin rouge pour accompagner un faux-filet ? ». Il suffirait à un distributeur astucieux d’inclure dans les descriptions de ses vins des renseignements sur les types d’aliments se mariant idéalement avec leurs produits pour se distinguer des autres.

Les possibilités sont sans limite : le consommateur pourrait tout aussi bien être en train de conduire, de faire du sport ou une lessive. Autre exemple : en triant des vêtements, ce même individu pourrait demander à son assistant vocal : « Quels sont les meilleurs produits pour enlever des tâches de gras d’un jean ? ». Les fournisseurs de détergents auront donc tout intérêt à rendre cette information disponible dans les détails de leurs produits. La démocratisation des assistants vocaux impose un degré d’imagination supérieur des distributeurs. Ils doivent alors anticiper les requêtes susceptibles d’être formulées dans des commandes vocales pour rédiger des détails de produits couvrant spécifiquement les scénarios imaginés.

Utiliser un langage familier

Les individus s’adressent à leurs assistants vocaux dans un langage familier, comme ils le feraient avec un ami. La logique n’a rien à voir avec les formulations concises, voire aporiques  saisies au clavier. Sur Google à l’aide de mots clés, il suffit de taper « meilleurs restaurants à Los Angeles ». Mais avec Amazon Alexa, l’utilisateur dirait plutôt : « Alexa, quels sont les meilleurs restaurants à Los Angeles ? ».

Le rapport à la technologie évolue. Le contenu des sites web et les données produits doivent donc être structurés pour respecter les exigences des systèmes d’apprentissage automatique de la langue. Ces mises à jour permettront aux acheteurs de poser des questions normales avec un ton naturel, en utilisant des mots et des phrases bien plus longues qu’avec des recherches textuelles. À l’inverse de ces dernières, les requêtes vocales contiennent 10 mots, et commencent généralement par « qui », « comment », « quoi », « où », « pourquoi » et « quand ».

Optimiser les descriptions de produits en fonction des différentes étapes du processus d’achat

Le choix des mots utilisés dans les questions posées à des assistants vocaux offre de formidables indices sur les intentions d’achat des clients. Si un consommateur demande « Quelle est la différence entre l’iPhone X et le Samsung Galaxy S9 ? », cela signifie probablement qu’il est encore au stade de la recherche, et veut comparer les attributs et spécifications techniques de deux modèles. En revanche, s’il demande « Où puis-je acheter un iPhone X ? », cela indique qu’il est prêt à passer à l’acte d’achat.

Les distributeurs peuvent utiliser ces types de nuances linguistiques pour créer des descriptions de produits hautement ciblées et toucher les consommateurs à chaque stade du processus de prise de décision. Ils ont même la possibilité d’ajouter des arguments dans une section de leurs listes de produits afin de convaincre ceux qui ne se sont pas encore décidés.

L’avènement des assistants vocaux offre aux distributeurs un nouveau canal de vente, qui nécessite des informations produits complètes, à jour et optimisées. C’est là qu’un outil PIM (gestion de l’information produit) dédié peut s’avérer particulièrement utile. Ces derniers adaptent et optimisent les informations produits selon les canaux, à l’image des sites web ou des catalogues papier. Ces outils permettent aux entreprises de s’assurer que les consommateurs effectuant des recherches à l’aide d’assistants vocaux obtiennent les informations dont ils ont besoin au moment opportun.

Ne pas prendre en compte le bouleversement du rapport entre consommateur et marque, amené par la technologie des assistants vocaux, serait une erreur. En effet, selon les estimations de Comscore, 50 % des recherches sur Internet seront effectuées par la voix d’ici 2020. Il est alors urgent pour les entreprises de s’assurer que leurs données soient adaptées à cette nouvelle technologie.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

D’IBM à OpenAI : 50 ans de stratégies gagnantes (et ratées) chez Microsoft

  Paul Allen et Bill Gates en 1970 à Lakeside School (Seattle). Microsoft naîtra cinq ans plus tard. Auteur inconnu/Wikimedia Par  Frédéric Fréry , ESCP Business School Insubmersible. Même la vague des Gafa n’a pas vraiment atteint Microsoft. Cinquante ans après sa création, soit une éternité dans le monde de la tech, la firme de Bill Gates et Paul Allen est toujours là et bien là. Retour sur ce qu’on appelle outre-Atlantique, une success-story avec quelques échecs. Cette semaine, Microsoft fête ses 50 ans. Cet article a été écrit sur Microsoft Word, à partir d’un ordinateur équipé de Microsoft Windows, et il sera vraisemblablement publié sur des plateformes hébergées par Microsoft Azure, notamment LinkedIn, une filiale de Microsoft qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs. C’est dire l’influence de cette entreprise qui, en 2024, a dégagé un bénéfice net de 88 milliards de dollars po...

Écrans et santé oculaire : comment protéger nos yeux à l’ère du numérique ?

Par le Dr Camille Rambaud, co-fondateur de l’Institut Voltaire L’omniprésence des écrans dans nos vies transforme notre manière de travailler, de communiquer et même de nous divertir. Mais ce mode de vie connecté à un coût pour notre santé visuelle. Fatigue oculaire, sécheresse, maux de tête, troubles du sommeil : les symptômes de ce que l’on appelle désormais le syndrome de vision artificielle touchent de plus en plus de personnes, et ce, dès le plus jeune âge. Alors, comment protéger nos yeux sans renoncer aux technologies numériques ? Comprendre les risques : l’impact des écrans sur nos yeux La lumière bleue émise par les écrans numériques est l’un des principaux facteurs incriminés. Bien qu’elle soit essentielle pour réguler notre rythme circadien, une surexposition peut perturber le sommeil et provoquer des lésions oculaires à long terme. De plus, le clignement naturel des yeux diminue significativement devant un écran, ce qui entraîne une sécheresse oculaire accrue. Enfin, la pos...