Accéder au contenu principal

L’IA menace-t-elle l’apprentissage des langues ?

Les téléphones permettent de communiquer avec des personnes qui ne parlent pas notre langue et dont nous ne parlons pas la langue. Maxx-Studio / Shutterstock Par  Pascual Pérez-Paredes , Universidad de Murcia Est-il encore utile d’apprendre des langues étrangères quand on dispose de smartphones équipés de traducteurs automatiques ? Si cette hypothèse inquiète, il semblerait que l’intelligence artificielle ouvre aussi de nouvelles pistes pour s’initier à différentes langues. En 2024, la société Open AI , spécialisée dans l’intelligence artificielle, a présenté GPT4-o, un nouveau grand modèle de langage capable de « raisonner » et d’interagir avec du texte, des images et des sons. Dans l’une des vidéos diffusées après ce lancement, on voit deux personnes sur leur téléphone portable qui demandent à GPT4-o de les écouter et de traduire leurs échanges de l’anglais à l’espagnol ou de l’espagnol à l’anglais, de sorte que

La réalité virtuelle : futur de l’assurance ?

vr

Par Georges Eric Pfister, expert risques NTIC chez  Stelliant Expertise 

La réalité virtuelle (VR) gagne de plus en plus de terrain dans notre quotidien. Véritable vecteur de productivité, cet outil aura, dans les années à venir, des impacts sur l’ensemble des secteurs d’activités, y compris l’assurance. D’un point de vue assurantiel, plusieurs questions se posent déjà, tant en termes de prévention, d’apprentissage que de technique. Autant de réflexions d’un point de vue sociétal, auxquelles notre expert NTIC, Georges-Eric PFISTER essaiera de répondre.

Entre réalité et virtuel 

Technologie permettant de simuler numériquement un environnement par ordinateur, la réalité virtuelle permet, selon les dispositifs utilisés (lunettes ou casque), à l’utilisateur de ressentir un univers virtuel par le biais de ses différents sens (la vue le plus souvent mais aussi le toucher, l’ouïe et l’odorat), et, de plus en plus souvent, d’interagir avec lui. Cette technologie permet à une personne de vivre une expérience d’immersion et de mener une activité senso-motrice dans un monde artificiel. Pour garantir une immersion totale, l’utilisateur se sert d’un casque de réalité virtuelle. Celui-ci utilise le principe d’affichage en 3D stéréoscopique pour placer l’utilisateur dans un monde virtuel généré par une machine.

La réalité virtuelle de l’assurance

Dans les années à venir, il est certain que le monde assistera à une augmentation de l’utilisation de cette technologie pour l’ensemble des secteurs d’activités, engendrant ainsi de nouveaux risques, tant en dommages qu’en responsabilité civile. Par exemple, si dans un hôpital un chirurgien est en train de réaliser une opération à distance via un casque VR, et que la connexion coupe à cause de l’arrachage d’un câble de fibre optique lors de travaux sur un TRAM proche du centre médical ou plus simplement en raison d’une panne des moyens de télécommunication, vers qui ce dernier devra-t-il se tourner ? Une solution de secours, via la 5G par exemple, s’avèrera indispensable pour limiter les risques et pourrait devenir un prérequis incontournable au moment de souscrire une police d’assurance.

Dans un monde en profonde mutation, le marché de l’assurance s’adapte à des risques qui évoluent. Dorénavant les risks managers devront prendre en compte de nouveaux éléments pour s’assurer de la continuité d’activité d’une entreprise. Les coûts d’assurance pourraient très bien être amenées à évoluer en fonction d’un apprentissage qui se fait en présentiel ou en distanciel. Par exemple, une prime d’assurance automobile pourrait être plus élevée pour un conducteur ayant suivi une formation via un simulateur qu’une personne ayant suivi la formation de manière « traditionnelle ».

Un outil pour prévenir et assister assurés et assureurs

Malgré cela la VR reste un formidable outil de prévention pour les assureurs et leurs assurés. A titre d’illustration, elle pourrait permettre de se plonger dans une simulation qui met en avant les dégâts occasionnés par une inondation, un incendie ou un sinistre automobile. Il s’agirait d’une expérience immersive permettant un traitement ludique pour détailler les différentes options dont dispose le client pour composer son contrat d’assurance multirisques industriels. Par exemple, dans chaque pièce de l’usine ou de l’entrepôt virtuel, un scénario de sinistre peut être élaboré, puis, en réalité augmentée, une fiche produit détaillée des garanties proposées par l’assurance peut apparaître. Le client peut ainsi voir l’intégralité des risques en s’équipant d’un casque VR.

De même, une gestion des réclamations en ligne permettrait un contact direct avec l’assureur via une application conçue à cet usage. Un constat de sinistre peut ainsi être réalisé en temps réel avec l’envoi des photographies des dommages, du matériel dégradé, constat auquel l’assureur va répondre en instantané. La réalité augmentée est particulièrement adaptée pour simplifier les demandes d'indemnisation.

Elle peut également servir à la formation des assureurs en incluant des dispositifs d’immersion totale, à l’image d’un simulateur de vol utilisé en aviation. Cette technologie pourrait également être utilisée pour former à distance les agents, en classe virtuelle, à travers des formations, collectives ou individuelles. De même, les équipes commerciales pourraient être formées en s’appuyant sur les technologies de l’intelligence artificielle et du « machine learning ». Pour les évaluations sur site, nous pourrions très bien imaginer que les experts moins expérimentés utilisent cette technologie pour être guidé, à travers une évaluation du sinistre, étape par étape, et être mis en relation avec un sapiteur technique si le cas le nécessite. Mais la vraie question à se poser est de savoir si cet outil pourra véritablement remplacer l’expérience réelle, celle acquise sur le terrain en présentiel ? Si l’apprentissage à distance offrait une qualité comparable à l’enseignement en face-à-face, la télévision se serait déjà emparée de cette aubaine. Acquérir un savoir, maîtriser une pratique, confronter ses compétences à la réalité du terrain, cela requiert un temps long en présence de ses camarades d’apprentissage et des « sachants ». 

Avec l’arrivée d’une nouvelle technologie, il n’est pas rare de voir apparaître de nouveaux risques. La réalité virtuelle ne déroge pas à cette règle ; et même si ses implications d’un point de vue assurantiel sont encore difficiles à mesurer aujourd’hui tant cette technologie est jeune, l’impact sociétal promet d’être significatif. Bien que ce dernier nécessite d’être pris en compte, c’est bien la transformation numérique de l’économie entière qui nécessite une prise de conscience. En effet, avec la digitalisation et la mise en place de nouveaux outils numériques ainsi que de nouvelles données, la problématique de la sécurité informatique est prépondérante. Malgré toutes les mesures de prévention, aucun système informatique n'est infaillible. D’où l’intérêt de mettre en place un système de détection fiable et performant. 

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

De quoi l’inclusion numérique est-elle le nom ?

Les professionnels de l'inclusion numérique ont pour leitmotiv la transmission de savoirs, de savoir-faire et de compétences en lien avec la culture numérique. Pexels , CC BY-NC Par  Matthieu Demory , Aix-Marseille Université (AMU) Dans le cadre du Conseil National de la Refondation , le gouvernement français a proposé au printemps 2023 une feuille de route pour l’inclusion numérique intitulée « France Numérique Ensemble » . Ce programme, structuré autour de 15 engagements se veut opérationnel jusqu’en 2027. Il conduit les acteurs de terrain de l’inclusion numérique, notamment les Hubs territoriaux pour un numérique inclusif (les structures intermédiaires ayant pour objectif la mise en relation de l’État avec les structures locales), à se rapprocher des préfectures, des conseils départementaux et régionaux, afin de mettre en place des feuilles de route territoriales. Ces documents permettront d’organiser une gouvernance locale et dé

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl

L’Europe veut s’armer contre la cybercriminalité avec le Cyber Resilience Act

  Par  Patricia Mouy , Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et Sébastien Bardin , Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) Assez des cyberattaques  ? La loi sur la cyberrésilience, ou Cyber Resilience Act a été adoptée par les députés européens le 12 mars dernier et arrive en application dans les mois à venir, avec l’ambition de changer la donne en termes de sécurité des systèmes numériques en Europe. Alors que les systèmes numériques sont littéralement au cœur des sociétés modernes, leurs potentielles faiblesses face aux attaques informatiques deviennent des sources de risques majeurs – vol de données privées, espionnage entre états ou encore guerre économique. Citons par exemple le cas de Mirai , attaque à grande échelle en 2016, utilisant le détournement de dispositifs grand public comme des caméras connectées pour surcharger des domaines Internet d’entreprise, attaque de type DDoS (déni de service distribué)