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Téléphone, mail, notifications… : comment le cerveau réagit-il aux distractions numériques ?

  Par  Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au

Journée mondiale de la protection des données : un impératif pour les entreprises

bigdata

Par Andy Teichholz, Global Industry Strategist, Compliance & Legal, chez OpenText

Le spécialiste revient sur l'importance de la Journée de la Protection des données, qui se déroule samedi 28 janvier, pour les organisations.

" Pendant la pandémie, les autorités et les entreprises ont dû trouver un équilibre entre les deux priorités que sont la protection de la santé publique et celle des données personnelles. Les consommateurs sont alors devenus plus conscients des risques croissants liés à leurs données, notamment de l'endroit où elles peuvent se retrouver et des personnes qui y ont accès. Les citoyens sont plus conscients que jamais de leurs droits en matière de confidentialité des données et des obligations de la part des entreprises en la matière.

Notre récente étude a révélé que les trois quarts (75 %) des Français se préoccupent de la façon dont leurs données sont utilisées par les organisations. La confiance des clients est cruciale pour la réussite d'une entreprise, mais il n'est pas toujours facile de l’obtenir et de la conserver. Près d’un tiers des personnes que nous avons interrogées (29 %) déclarent qu'elles renonceraient à acheter des produits à une entreprise qu’elles apprécient si celle-ci ne protégeait pas leurs données personnelles ou les divulguait. À l'ère du numérique, les priorités des consommateurs évoluent et ceux-ci dressent un bilan de la manière dont leurs données personnelles sont traitées. À cette fin, les clients sont prêts à exercer leurs droits de reprendre le contrôle de leurs informations en soumettant des demandes RGPD.

Côté entreprise, les technologies existantes, notamment les outils d'IA et de ML permettent de localiser toutes les informations personnelles et sensibles, de les classer, les gérer et les protéger tout au long de leur cycle de vie. Elles peuvent également automatiser le processus d'exécution des rapports de sécurité afin de garantir le respect des délais et de s'assurer que les processus sont réutilisables et défendables.

Il est par ailleurs essentiel d'intégrer la cyber-résilience dans la fibre de l’entreprise. S'il est impossible d'éliminer le risque de violation, la cyber-résilience encourage la mise en place d'un plan de récupération solide en cas d’attaque. Pour créer un véritable avantage informationnel, la mise en place d'une stratégie de gestion intégrée des données permet surtout de se différencier sur le marché. 

La fidélité des clients est fragile, et la Journée de la Protection des données est l'occasion pour les organisations de réfléchir à leurs pratiques, afin de s'assurer qu'elles font tout ce qu'elles peuvent pour respecter le droit à la vie privée, protéger les données personnelles de leurs clients et préserver leur fidélité. " 

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Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

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