Piratage, hameçonnage, sextorsion : la cybercriminalité explose et touche tous les publics selon le rapport de la plateforme Cybermalveillance
Plus la société française se numérise et plus elle est exposée à une recrudescence de cybermenaces. Tel est l’enseignement que l’on pourrait tirer de la présentation, hier, du rapport d’activité 2024 de la plateforme gouvernementale Cybermalveillance.gouv.fr. Une plateforme, née en 2017, qui est de plus en plus fréquentée par les Français puisque l’an dernier, elle a reçu 5,4 millions de visiteurs uniques (+47 %) et enregistré plus de 420 000 demandes d’assistance en 2024 (+49,9 %). Une fréquentation en nette hausse qui peut notamment s’expliquer par de nouveaux contenus (170), services proposés ou initiatives menées par Cybermalveillance.gouv.fr tels que la déclinaison du programme d’e-sensibilisation SensCyber pour le grand public, l’opération Cactus auprès des collégiens et lycéens ou encore le lancement du guichet unique 17Cyber lancé en collaboration avec le ministère de l’Intérieur.
L’hameçonnage – via des courriels de plus en plus sophistiqués et parfois dopés à l’intelligence artificielle – demeure la menace prédominante tout public confondu avec 1,9 million de consultations d’articles et 64 000 demandes d’assistance.
Phénomène marquant de l’année 2024, des violations de données personnelles massives ont touché de nombreuses organisations (Viamedis-Almerys, France Travail, Fédération Française de Football, Free…). « Ces fuites de données suscitent de fortes inquiétudes de la part des publics concernés sur l’utilisation qui pourraient en être faite (hameçonnage, piratage de compte, tentative d’escroquerie ou d’usurpation d’identité…) », note la plateforme. Les violations de données personnelles sont la 4e menace pour les particuliers avec 706 000 consultations d’articles et 12 400 demandes d’assistance (+82 %).
En progression constante (+55 % de recherches d’assistance), le piratage de compte occupe toujours la 2e place pour les particuliers et les entreprises (la 3e pour les collectivités).
Prolifération des arnaques en ligne
Les rançongiciels, qui touchent essentiellement les professionnels, tiennent la 2e place pour les collectivités et la 3e pour les entreprises. « S’ils représentent ainsi plus d’un tiers des recherches d’assistance, les rançongiciels sont néanmoins en baisse et au niveau le plus bas des quatre dernières années. » Enfin, avec 136 500 consultations d’articles et 13 500 recherches d’assistance, l’arnaque au faux support technique (3e menace pour les particuliers) perdure, ainsi que les modes opératoires plus agressifs apparus en 2022 qui s’attaquent aux comptes bancaires des victimes.
La plateforme observe aussi des évolutions dans les menaces comme la sextorsion qui concernerait de plus en plus les jeunes publics. Le cyberharcèlement qui touchait principalement les particuliers (en hausse de 31 % ), affecte également les professionnels avec une menace qui se positionne respectivement en 9e place pour les collectivités (+533 %) et 10e pour les entreprises (+566 %).
Mais 2024 aura aussi été marquée par « une véritable prolifération des arnaques en ligne, due en partie à la facilité d’accès aux outils malveillants par une cyberdélinquance sans compétence particulière. »
La plateforme a présenté sa stratégie 2025-2030 qui s’articule autour de trois axes : l’assistance aux victimes avec le 17 Cyber, développer une marque dont l’identité reste à définir pour les actions de prévention cyber, et enfin développer un parcours de signalement plus clair pour les victimes.