Par Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au
Par Adrien Perthame, direction du développement chez Yseulis, plateforme universelle de gestion des risques de change.
Depuis la crise financière de 2007, les banques doivent faire face à une déferlante numérique et une baisse drastique de leurs frais et de leurs commissions. Un des moteurs de cette déferlante sont les Fintech qui cherchent à contourner le système bancaire classique et à séduire les consommateurs en proposant des nouveaux modes de collaboration plus modernes et plus attractifs.
Les Fintech et les banques sont-elles réellement des ennemis ? Une partie de la réponse a été donnée par le Parlement européen, qui s'est saisi du sujet, à travers la directive DSP2[1]. Entrée en vigueur le 13 janvier 2018, elle définit les conditions dans lesquelles des fintech peuvent se connecter aux comptes bancaires des consommateurs pour apporter leurs services, selon la méthode du screen scraping. Une réglementation qui a obligé les banques à se remettre en cause et à construire des API gratuites, il est vrai, pour le moment limitées aux comptes de paiement.
Seulement, les banques vivent sans difficultée depuis des décennies, sur leurs métiers de base qui sont les dépôts, les crédits, la protection, les paiements et le conseil financier. Qu'est ce qui a donc changé ? Nous avons d'un côté, les géants du numérique et de la télécommunication (Apple, Amazone, Orange...), et de l'autre, des fintech et tous deux viennent dévorer leur part de marché en proposant des services à coûts réduits et une nouvelle relation clientèle plus adaptée aux usages digitaux. Malgré cela, il faut comprendre que l'enjeu pour les banques n'est pas de changer de métier, mais de faire évoluer leurs procédures et services par l'innovation. C'est justement là la force des Fintech : elles ont su identifier les besoins et comprendre les nouveaux comportements. Grâce à leur flexibilité, elles avancent rapidement, dépassant même de vraies entreprises expertes, dans des domaines bien spécifique (courtage, placement financier, gestion des risques de change).
Danger avec les GAFA et BATX
Les fintech proposent donc à travers une réponse technologique, de nouvelles valeurs adaptées aux attentes et répondent à des cas d'usage. Mais l'objectif n'est pas de disrupter le milieu bancaire. Il est plutôt d'aider le client à avoir des meilleurs services à un coût moindre et de décupler l'efficacité des personnes réalisant des tâches d'exécution. Ces Fintech, pour la plupart, devront s'associer aux banques, car leurs structures ne leur permettent pas de devenir un seul et unique leader sur le marché. Or, face aux banques et aux Fintech, nous l'avons dit, se trouvent les GAFA et les BATX qui détruiront par leurs tailles et leur puissance financière les acteurs trop petits et ceux n'ayant pas su innover. Banques et fintech sont donc encouragées à lier des partenariats et échanges pour dessiner une nouvelle relation triangulaire “banques, clients, fintech”.Un temps réticents, de plus en plus d'établissements financiers classiques voient le danger venir. La stratégie ayant changé, ils investissent dans l'innovation financière, en créant leur unité fintech, en rachetant un opérateur sur le marché ou en concluant des partenariats pour offrir des services spécialisés qu'ils ne pouvaient développer en interne. Il faudra donc que les banques infléchissent leur caractère universel pour se tourner vers l'agrégation de services tiers incarnée par les Fintech. Car au final, ce sont que par ces alliances que le premier concerné sera gagnant, c'est-à-dire le consommateur.