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Les Français s’intéressent toujours à l’information et ils préfèrent les journalistes aux algorithmes

BVA Xsight a mené pour l’ ARCOM , une enquête auprès d’un échantillon représentatif de 3 400 Français âgés de 15 ans et plus, afin de répondre aux questions suivantes : Les Français s’intéressent–ils à l’information ? Comment les Français s’informent–ils ? Quelle connaissance ont–ils des réseaux sociaux ? Quelle image ont-ils des médias et des journalistes ? Cette enquête menée du 22 novembre au 20 décembre 2023 révèle ainsi que les Français se sentent plutôt bien informés malgré une surcharge informationnelle et une exposition aux fake news qui les poussent parfois à adopter des comportements d’évitement de l’information (changer de chaîne de télévision ou de station de radio, suspension des notifications des applications…). L’expansion rapide des réseaux sociaux et des plateformes de vidéo a facilité et démultiplié l’accès direct des Français à l’information et son appropriation, même si les médias éditorialisés – au premier rang desquels la télévision et la radio – restent aujourd’

Intelligence Artificielle : une menace pour nos emplois ?

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Par Loïc Winckelmans, fondateur de RETVIEWS


La capacité de l'humain à traiter des quantités massives d'information, ainsi que sa capacité à créer des structures cérébrales artificielles capables de reproduire nos raisonnements a, depuis quelques temps, ouvert le débat de la menace que représente l'intelligence artificielle sur le marché de l'emplois.

Avant de prendre position sur le caractère menaçant de ces avancées technologiques, prenons le temps de contextualiser et de définir certains éléments de réflexion.

Pas une réplique de l'intelligence humaine


Tout d'abord l'intelligence artificielle ne sera jamais, comme le suggère la science-fiction, une réplique exacte de l'intelligence humain. En effet, par construction même, les procédés d'apprentissage des machines sont construits pour apprendre à répliquer une intelligence processive, c'est à dire répéter une tâche précédemment réalisée et définie. En effet, les machines peuvent lire, conduire, regarder, calculer ou parler car elles apprennent de jeux de données dans lesquels ces activités ont déjà été réalisées. Jusqu'à preuve du contraire le raisonnement créatif, la capacité entrepreneuriale, le libre arbitre, la contradiction ou l'émotion ne sont pas assimilables par la machine.

Ensuite, précisons l'état actuel du marché de l'emplois. Le taux de chômage en France croit inébranlablement depuis plusieurs dizaines d'année. De plus, bien que la culture Française, monarchiste et révolutionnaire, se plaise à en responsabiliser nos gouvernements successifs, cette croissance est indiscutablement le résultat de facteurs structurels tels le manque de croissance économique en Europe ou l'inégalité de la formation.

Finalement, mentionnons que le taux d'emplois a pour fonction principale de contribuer au pouvoir d'achat du citoyen ainsi qu'à l'arsenal social du pays.


Source de croissance économique


Le développement actuel de l'intelligence artificielle est source de croissance économique et par conséquent de création d'emplois au sein de notre population. Bien sûr l'économie se mue, bien sûr les cycles de Kondratiev se succèdent et bien sûr les réticences au changement sous prétexte d'un équilibre passé, obsolète dans les faits mais rassurant dans les esprits, pénalisent à terme les civilisations n'embrassant pas le progrès. Nous avons en réalité que très peu de choix face à l'avènement de l'intelligence artificielle.

Ensuite, faisons l'introspection de notre système économique actuel. L'argument du Forsidme justifie depuis des dizaines d'années que des profils professionnels exécutent des tâches répétitives et processives. A tel point qu'une fois la première génération de robots développés, ces tâches soient remplaçables par ces derniers. Or, l'humain est lui-même une machine formidable, capable de créativité, d'inspiration, d'entrepreneuriat et d'émotions. Était-il vraiment nécessaire de réduire la majorité de son activité à une tâche processive et rébarbative, sous prétexte des arguments Fordistes et de la productivité. Quel échec de civilisation. Servons-nous de la révolution en cours comme catalyseur pour balayer l'idée que l'humain soit aliénable à des tâches robotisables. La prochaine économie se doit d'être une économie au sein de laquelle les intelligences humaines et artificielles excelleront chacune dans leurs domaines de prédilection.

Redéfinir les formes de notre économie


Enfin, l'essentiel de notre prise de position ne se situe pas dans l'adhésion ou non à l'intelligence artificielle mais dans l'utilisation de son potentiel pour redéfinir les formes de notre économie.  Investissons de manière décomplexée dans les perspectives de croissance économique liées à l'intelligence artificielle. Assumons que les emplois remplacés étaient de toute manière inadéquate à l'humain et réinvestissons les bénéfices de la croissance dans des modèles sociaux prônant plus de créativité, de liberté, de sécurité, de formation et d'accomplissement pour le citoyen. On pense par exemple au revenu universel ou à une quelconque redistribution de la richesse créée par l'intelligence artificielle. Le modèle de redistribution reste à définir ainsi que la compétitivité d'un système publique qui capture de la valeur dans une industrie en croissance au niveau mondial. Cependant ce combat offre la perspective de renouvellement de notre modèle social qui s'essouffle grandement.

En conclusion, l'intelligence artificielle est certainement menaçante pour une série d'emplois d'aujourd'hui. Elle est aussi une composante inévitable de nos économies futures ainsi qu'une chance fantastique, de créer de la croissance et de redéfinir notre système social. L'Europe à toujours exceller technologiquement et socialement à l'échelle mondiale. Travaillons à conserver cette réussite plutôt que de nous effrayer de ses nouveaux ingrédients. La carotte est trop belle.

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