Par Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au
Samedi, à l'heure de l'ouverture au public d'une exposition universelle annoncée comme la plus grande de l'histoire, Shanghai sera bel et bien la capitale du monde. La mégapole chinoise de 20 millions d'habitants, devenue un centre financier au développement fulgurant sur laquelle vont se braquer les télévisions du monde entier, n'a pas regardé à la dépense. Deux ans après avoir accueillis les Jeux olympiques à Pékin, les Chinois ont, en effet, dépensé 40 milliards d'euros pour booster l'aménagement de la citée (nouvelles lignes de métro, réaménagement du Bund, renforcement de la sécurité, etc.) et créer une ville dans la ville. À cheval sur la rivière de Huangpu, l'exposition s'étale sur 5,3 km2 sur lesquels sont implantés les pavillons de 192 pays - un record - que vont visiter quelque 100 millions de personnes.
Développant chacun à leur manière le thème de l'exposition, « Meilleure vie, meilleur ville », les pavillons misent tantôt sur la tradition, tantôt sur la modernité, le plus souvent sur un savant mélange des deux. La palme de l'originalité revient sans nul doute au pavillon britannique, un étonnant « hérisson » qui attire les regards. L'architecte Thomas Healtherwick a agencé 60 000 tiges d'acrylique qui bougent et captent la lumière et au bout desquelles sont enfermées des graines. À côté de cette « cathédrale des semences » se tient l'élégant pavillon français, parrainé par Alain Delon.
Même si certaines grandes entreprises françaises ont refusé de financer le pavillon, le bâtiment est superbe. Conçu par l'architecte Jacques Ferrier, allié au scénographe Ruedi Baur et aux paysagistes de l'agence TER, il s'agit d'un quadrilatère suspendu sur un miroir d'eau, habillé d'une résille de béton et offrant des jardins sur son toit. Situé près du fleuve, il offre 6 000 m2 de surface sur trois étages, un auditorium, deux restaurants gastronomiques, etc.
Plusieurs chefs-d'œuvre du musée d'Orsay, dont l'Angelus de Millet, ont fait le déplacement. À l'intérieur, la Seine est même matérialisée par un fleuve écran mobilisant 29 vidéoprojecteurs. Les écrans et la 3D irriguent d'ailleurs le pavillon de la France. Grâce à la technologie de Dassault Systems, chacun, où qu'il se trouve dans le monde, pourra visiter sur internet le bâtiment et assister à des projections. Cette exposition majuscule se jouera aussi dans le monde virtuel.