Accéder au contenu principal

Approches, acteurs, enjeux, secrets, guerre hybride : plongée au coeur des services de renseignement dans le monde

On leur devait déjà le remarquable « Opération d’influences chinoises : un moment machiavélien » (Ed. Les Equateurs) qui, en septembre 2021, détaillait minutieusement comment la Chine entendait « vaincre sans combattre, en façonnant un environnement favorable » à ses intérêts, en enrôlant, entre autres, des personnalités de premier plan en France. Aujourd’hui le duo formé par Paul Charon, directeur du domaine Renseignement, anticipation et stratégies d’influence de l’Institut de recherche stratégique de l’école minimaire (IRSEM) et Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer, docteur en science politique et en philosophie, ancien directeur de l’IRSEM et aujourd’hui ambassadeur de France au Vanuatu, publient aux Presses universitaires de France (PUF) un colossal « Les mondes du renseignement. Approches, acteurs, enjeux. ». Cette somme de 584 pages constitue une véritable encyclopédie sur le renseignement et une mine d’informations pour comprendre le rôle crucial qu’il a aujourd’hui dans un monde mul

Santé 3.0 : la téléconsultation, un nouveau mode de communication pour les médecins

telemedince


Par le Docteur William Benichou, président Hellocare et médecin généraliste

Le secteur de la santé n’a pas échappé à la transformation numérique : les progrès technologiques ont profondément modifié la vision traditionnelle de la santé. La télémédecine, et plus particulièrement la téléconsultation ont donc émergé depuis quelques années et permettent de mettre en relation un patient et un médecin à distance, en vidéo via son smartphone, ordinateur ou tablette. L’annonce de la prise en charge de celle-ci par la Sécurité Sociale, effective le 15 septembre prochain, en est la preuve.

Si la téléconsultation prend de plus en plus de place dans le quotidien des patients, elle est également considérée comme un nouveau mode de communication par les médecins qui y voient une réelle opportunité pour la santé : moins de gestion pour plus de soins.

Téléconsultation : des avantages pour les médecins comme pour les patients


Pour la plupart des médecins, la démocratisation de la téléconsultation pourrait résoudre de nombreux problèmes identifiés dans les cabinets médicaux (libéraux ou non) : le temps d’attente est réduit, les consultations sont plus efficaces et l’accès au soin est plus facile. Pour le médecin, les avantages sont également non-négligeables : ceux-ci peuvent en effet réduire leurs déplacements, avoir plus de temps libre et augmenter leurs revenus.

Ainsi, la digitalisation de la consultation permet à des populations domiciliées dans des déserts médicaux, mais également aux expatriés ou aux vacanciers qui éprouvent des difficultés à trouver un médecin sur place (barrière de la langue etc.) de recouvrer un accès aux soins. Alors qu’en 2014, un Français sur deux n’allait pas chez le médecin (Selon une étude réalisée en 2014 par BVA/Orange/MNH), la mise en place de la téléconsultation a permis de commencer à faire chuter le taux de patients renonçant aux soins ainsi que le temps d’attente avant l’accès à une consultation.

Une relation patient – médecin inchangée


Pour les professionnels de la santé, la téléconsultation représente un moyen de contact différent mais ne met pas en danger la notion d’empathie : cette dernière ne disparaît pas à travers un écran. Elle permet de s’adapter aux nouveaux modes de vie, et crée plus de souplesse dans la relation médecin – patient en intégrant les nouvelles technologies. Ainsi, si le patient met plus de temps à exposer sa pathologie dans un cabinet, il s’exprime plus rapidement lors d’une téléconsultation et s’avère fréquemment plus précis dans la description de ses maux.

Enfin, il est nécessaire de notifier que la téléconsultation permet de conserver une très grande précision de la consultation du patient et ce, même à travers un écran. Dans 80% des cas, le médecin va pouvoir établir un diagnostic et délivrer une ordonnance si besoin. Grâce aux nouvelles technologies, le médecin peut zoomer sur la vidéo et celui-ci peut guider le patient ou un aidant si le diagnostic nécessite que le patient soit palpé.

Une organisation différente mais optimale

Souvent surchargés, les médecins se doivent d’organiser leur temps de travail. Si 46,7% des médecins (Etude réalisée par Hellocare en juillet 2018) estiment avoir un agenda plutôt équilibré, 40% restent encore chargés ou surchargés. La téléconsultation permet de répartir son temps de travail différemment : les médecins peuvent profiter d’une pause entre deux consultations physiques pour répondre à des appels de téléconsultation. S’ils le souhaitent également, ces professionnels peuvent consulter de chez eux et n’ont donc plus besoin de se déplacer. Sur une même plage horaire, ils pourront ainsi diagnostiquer plus de patients car moins de déplacement ou de gestion. A noter également qu’il est plus facile de remplacer un médecin en vacances grâce à la téléconsultation.

Il est intéressant de noter que, toujours d’après cette étude précédemment citée, 80 % de ceux qui pratiquent la téléconsultation sont des médecins généralistes et 16 % sont des spécialistes.

Grâce au remboursement des téléconsultations, les médecins vont ainsi pouvoir équiper leur cabinet d’une solution de télémédecine adaptée. Cet outil permettra d’assurer une certaine continuité dans le parcours de soins des patients. Dans la société et les modes de vie actuels, les patients se déplacent de moins en moins : la téléconsultation peut alors être une aide essentielle pour éviter des comportements parfois abusifs, comme le fait de téléphoner au médecin depuis leur domicile plutôt que de se déplacer au cabinet. Ce nouveau canal médical permet d’apporter plus de prévention, une facilité d’accès aux soins sans contrainte, pour tous, tout en étant remboursé.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

Midi-Pyrénées l’eldorado des start-up

Le mouvement était diffus, parfois désorganisé, en tout cas en ordre dispersé et avec une visibilité et une lisibilité insuffisantes. Nombreux sont ceux pourtant qui, depuis plusieurs années maintenant, ont pressenti le développement d’une économie numérique innovante et ambitieuse dans la région. Mais cette année 2014 pourrait bien être la bonne et consacrer Toulouse et sa région comme un eldorado pour les start-up. S’il fallait une preuve de ce décollage, deux actualités récentes viennent de l’apporter. La première est l’arrivée à la tête du conseil de surveillance de la start-up toulousaine Sigfox , spécialisée dans le secteur en plein boom de l’internet des objets, d’Anne Lauvergeon, l’ancien sherpa du Président Mitterrand. Que l’ex-patronne du géant Areva qui aurait pu prétendre à la direction de grandes entreprises bien installées, choisisse de soutenir l’entreprise prometteuse de Ludovic Le Moan , en dit long sur le changement d’état d’esprit des élites économiques du pay

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl

Ce que les enfants comprennent du monde numérique

  Par  Cédric Fluckiger , Université de Lille et Isabelle Vandevelde , Université de Lille Depuis la rentrée 2016 , il est prévu que l’école primaire et le collège assurent un enseignement de l’informatique. Cela peut sembler paradoxal : tous les enfants ne sont-ils pas déjà confrontés à des outils numériques, dans leurs loisirs, des jeux vidéos aux tablettes, et, dans une moindre mesure, dans leur vie d’élève, depuis le développement des tableaux numériques interactifs et espaces numériques de travail ? Le paradoxe n’est en réalité qu’apparent. Si perdure l’image de « natifs numériques », nés dans un monde connecté et donc particulièrement à l’aise avec ces technologies, les chercheurs ont montré depuis longtemps que le simple usage d’outils informatisés n’entraîne pas nécessairement une compréhension de ce qui se passe derrière l’écran. Cela est d’autant plus vrai que l’évolution des outils numériques, rendant leur utilisation intuitive, a conduit à masquer les processus in

La fin des cookies tiers ne répond pas au besoin de contrôle des internautes sur leurs données

Pour le moment, la plupart des solutions alternatives aux cookies privilégient l’objectif commercial aux dépens des attentes des internautes. Piqsels , CC BY-SA Par  Carlos Raúl Sánchez Sánchez , Montpellier Business School – UGEI ; Audrey Portes , Montpellier Business School – UGEI et Steffie Gallin , Montpellier Business School – UGEI Les révélations du Wall Street Journal contenues dans les « Facebook Files » , publiés en septembre dernier, ont une nouvelle fois montré que les utilisateurs s’exposaient à des risques liés à la divulgation des informations personnelles. Les réseaux sociaux ne sont pas les seuls en cause : les nombreux data breach (incidents de sécurité en termes de données confidentielles) rendus publics, illustrent régulièrement la vulnérabilité des individus face à une navigation quotidienne sur les moteurs de recherche, sites de e-commerce et autres ayant recours à des « cookies tiers » , ces fichiers de données envoyés par