Accéder au contenu principal

Approches, acteurs, enjeux, secrets, guerre hybride : plongée au coeur des services de renseignement dans le monde

On leur devait déjà le remarquable « Opération d’influences chinoises : un moment machiavélien » (Ed. Les Equateurs) qui, en septembre 2021, détaillait minutieusement comment la Chine entendait « vaincre sans combattre, en façonnant un environnement favorable » à ses intérêts, en enrôlant, entre autres, des personnalités de premier plan en France. Aujourd’hui le duo formé par Paul Charon, directeur du domaine Renseignement, anticipation et stratégies d’influence de l’Institut de recherche stratégique de l’école minimaire (IRSEM) et Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer, docteur en science politique et en philosophie, ancien directeur de l’IRSEM et aujourd’hui ambassadeur de France au Vanuatu, publient aux Presses universitaires de France (PUF) un colossal « Les mondes du renseignement. Approches, acteurs, enjeux. ». Cette somme de 584 pages constitue une véritable encyclopédie sur le renseignement et une mine d’informations pour comprendre le rôle crucial qu’il a aujourd’hui dans un monde mul

71 % des Français inquiets face au progrès technologique

robot


Afin de comprendre et analyser la perception des Français à l’égard des nouvelles technologies, l’Académie des technologies et OpinionWay ont réalisé un sondage[i]. Cette étude confirme leur attrait, mais également leurs inquiétudes face aux nouvelles technologies, notamment sur les questions environnementales. Pour la moitié d’entre eux, le progrès technologique est l’une des causes du changement climatique et cela atteint les 55 % chez les 18-24 ans. Après la santé (60%), l’agriculture (25%), la mobilité (21%) et les green tech (20%) cristallisent le plus d’attentes chez les Français.

Les trois-quarts des Français se disent intéressés par la technologie et 70% d’entre eux pensent qu’elle apporte de meilleures conditions de travail. Les jeunes sont les plus optimistes en la matière : 79% pour les 18-24 ans contre 67% pour les 50-64 ans. En revanche, 71% des Français estiment que le progrès technologique entraine des contraintes, et qu’à long terme il apportera plus de problèmes qu’il n’en résoudra. La grande majorité des plus de 65 ans pense que plus la technologie se développe, plus les humains subissent ces contraintes (74% pour les plus de 65 ans contre 60% pour les moins de 25 ans). Les 25-34 ans sont les plus inquiétés (50%) par les nouvelles technologies et également les plus partagés puisque plus d’un 1/3 se dit à la fois intéressé et inquiet. Pour ce qui est des personnalités incarnant le progrès technologique, si Alain Carpentier arrive en tête pour la majorité des français (principalement chez les 50-64 ans), c’est Thomas Pesquet qui l’emporte chez les plus jeunes.

Les Français confirment leur fort intérêt pour la technologie…

76% des Français déclarent être assez, voire très intéressés par la technologie (toutes catégories d’âge confondues). Pour les plus jeunes, cet intérêt s’exprime jusqu’au travers de leurs habitudes de consommation puisque 55% des moins de 25 ans, contre 27% des 50-64 ans déclarent aimer acheter des objets technologiques dernier cri. Les artisans, les commerçants, chefs d’entreprises (91%) ainsi que les habitants du sud-ouest (82%) sont les plus intéressés. Pour 64% des Français, le progrès technologique reste synonyme de progrès pour l’humanité. Les Français considèrent également que le développement technologique offre une meilleure qualité de vie pour les générations futures (61%)


…Mais les trentenaires confirment également leurs inquiétudes…

Bien qu’intéressés et friands de technologie, 41% des Français expriment leurs inquiétudes à ce sujet. Elles s’expliquent notamment par des incertitudes et un manque d’information : près de 1/3 des Français déclare ne pas être suffisamment informé par le Gouvernement sur les conséquences des technologies (32%). Par ailleurs, ils estiment ne pas assez être impliqués dans les décisions portant sur les technologies controversées (81%). Enfin, la moitié des 25-34 ans sont inquiets vis-à-vis des progrès technologiques, contre seulement 37% des 35-49 ans.

Entre curiosité et besoin d’information, l’intérêt et l’inquiétude face à la technologie restent stables et n’apparaissent pas comme incompatibles. Ainsi, 28% des Français affirment ressentir ces deux sentiments et notamment les jeunes âgés de 25 à 34 ans (36%) qui ont grandi et ont assisté à l’évolution technologique. Ainsi les Français gardent un regard critique et objectif sur la technologie : ils ne voient pas le progrès technologique comme étant uniquement une chose positive pour l’humanité puisque 71% considèrent que plus cette dernière se développe, plus les humains subissent ses contraintes (73% pour les plus de 65 ans contre 60% pour les moins de 25 ans).

Concernant le domaine professionnel, l’apport bénéfique de la technologie connait une inflexion depuis l’année dernière. La part de Français qui considèrent que les nouvelles technologies apportent de meilleures conditions de travail est en baisse de 4 points (74% en 2018 contre 70 cette année). Par ailleurs, moins d’un Français sur deux (40%) affirment que la technologie lui offre plus d’opportunités que de dangers dans sa vie professionnelle, soit une baisse de 7 points par rapport à l’an dernier. Ce chiffre chute à 25% pour les ouvriers. Les jeunes sont plus confiants que la moyenne puisque 79% des 18-24 ans estiment que les nouvelles technologies apportent de meilleures conditions de travail (contre 68% pour les 25 34 ans !).


…Notamment sur la problématique environnementale

La question environnementale s’inscrit clairement au cœur des réflexions actuelles. Le deuxième domaine où les Français sont le plus en attente de voir des progrès technologiques est l’agriculture. Domaine pour lequel les attentes ne cessent de croitre (25%, +4 points). Bien que troisième domaine leader du progrès technologique en France (17%), les Français sont conscients des dangers que représentent les méthodes d’exploitation agricoles sur l’environnement et qui sont au cœur des réflexions actuelles. Le troisième domaine où l’innovation technologique est attendue se rattache également à cette problématique, il s’agit de la green tech et de l’énergie (20%).

Le changement climatique, une prise de conscience encore plus prégnante chez les jeunes

Enfin, les Français malgré leur appétence croissante pour les nouvelles technologies semblent prendre de plus en plus conscience du danger qu’elles peuvent représenter pour l’humanité et son mode de vie. Un constat qui inquiète ! Près de la moitié des Français a le sentiment que le progrès technologique est l’une des causes du changement climatique (49%). Ce constat est particulièrement prégnant chez les plus jeunes (55% chez les 18-24 ans contre 43% chez les 65 ans et plus). La technologie trouve ici la limite de ses effets positifs.


La santé, la communication et la mobilité sont perçus comme les principaux progrès technologiques

Depuis la fin du XXème siècle, les principaux progrès technologiques sont ancrés dans le domaine de la communication. Ainsi, malgré une baisse de 5 points, Internet apparait comme le principal progrès technologique (62%). Malgré cet essoufflement, la deuxième place est toujours trustée par le smartphone (40%), un autre outil de communication. Cet engouement, notamment pour les plus de 65 ans, s’explique par l’impact des NTIC dans leur quotidien. Les progrès technologiques dans le domaine de la santé (robotisation en santé 38% et procréation médicalement assistée 21%) demeurent fortement attendus par les Français (59%). Ces innovations amènent désormais à étudier et appréhender la vie d’une autre manière, à atteindre ce qui semble impossible et qui vient transformer la vision de la vie humaine. Enfin, la voiture autonome et les réseaux sociaux sont plus considérés comme des principaux progrès chez les 25-34 ans (22% et 15%) que pour le reste de la population (17% et 9%), et en particulier les plus âgés (10% et 6%).

Enfin la mobilité fait également partie des domaines ayant connu le plus de progrès technologiques (29%).


La santé, au cœur des attentes, talonnée par la green-tech et l’énergie chez les 18-34 ans


Malgré un recul de 4 points, la santé demeure le domaine dans lequel les progrès technologiques sont les plus attendus (60%). Ce constat est particulièrement appuyé chez les plus 65 ans (81%) contre 37% chez les moins de 25 ans. Si l’agriculture, domaine pour lequel les attentes ne cessent de croitre (25% + 4 points) arrive en deuxième position, la green-tech et l’énergie arrivent en 2ème position chez les 18-34 ans avec 27% des voix (seulement 17% chez les plus de 65 ans).



Alain Carpentier, incarne le progrès technologique


La santé et les NTIC, se retrouvent également sous les traits des personnalités incarnant le mieux les progrès technologiques. Si Alain Carpentier, le chirurgien ayant créé et implanté le premier cœur artificiel autonome incarne le mieux le progrès technologique, c’est Thomas Pesquet qui remporte les suffrages chez les 18-24 ans (22% contre 14% pour la moyenne nationale).

Bill Gates, créateur de Microsoft et du portail Internet MSN, s’impose à la première place du classement international (30%). Jack Kilby, deuxième avec 18% n’est cité que par 7% des 18-24 ans. Ces derniers plaçant en deuxième position Timothy John Berners-Lee, l’inventeur du Web (21%).



Avec un modèle comme Alain Carpentier, les Français perçoivent avant tout leur pays comme l’un des leaders de l’innovation technologique en matière de santé et recherche médicale (45%) devant l’aéronautique et l’espace avec Thomas Pesquet (14%) – pourtant un atout fort de la France, mais aussi Esther Duflot, première Française à obtenir le prix Nobel de l’économie (13%) et Cédric Villani (3%).

Les sciences telles que les biotechnologies (16%) et les nanotechnologies (16%) séduisent moins les Français, tout comme les techniques spécifiques comme l’Intelligence artificielle (12%), l’impression 3D (11%) ou encore la réalité augmentée et la réalité virtuelle (8%) qui demeurent en retrait car encore méconnues.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

Midi-Pyrénées l’eldorado des start-up

Le mouvement était diffus, parfois désorganisé, en tout cas en ordre dispersé et avec une visibilité et une lisibilité insuffisantes. Nombreux sont ceux pourtant qui, depuis plusieurs années maintenant, ont pressenti le développement d’une économie numérique innovante et ambitieuse dans la région. Mais cette année 2014 pourrait bien être la bonne et consacrer Toulouse et sa région comme un eldorado pour les start-up. S’il fallait une preuve de ce décollage, deux actualités récentes viennent de l’apporter. La première est l’arrivée à la tête du conseil de surveillance de la start-up toulousaine Sigfox , spécialisée dans le secteur en plein boom de l’internet des objets, d’Anne Lauvergeon, l’ancien sherpa du Président Mitterrand. Que l’ex-patronne du géant Areva qui aurait pu prétendre à la direction de grandes entreprises bien installées, choisisse de soutenir l’entreprise prometteuse de Ludovic Le Moan , en dit long sur le changement d’état d’esprit des élites économiques du pay

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl

Ce que les enfants comprennent du monde numérique

  Par  Cédric Fluckiger , Université de Lille et Isabelle Vandevelde , Université de Lille Depuis la rentrée 2016 , il est prévu que l’école primaire et le collège assurent un enseignement de l’informatique. Cela peut sembler paradoxal : tous les enfants ne sont-ils pas déjà confrontés à des outils numériques, dans leurs loisirs, des jeux vidéos aux tablettes, et, dans une moindre mesure, dans leur vie d’élève, depuis le développement des tableaux numériques interactifs et espaces numériques de travail ? Le paradoxe n’est en réalité qu’apparent. Si perdure l’image de « natifs numériques », nés dans un monde connecté et donc particulièrement à l’aise avec ces technologies, les chercheurs ont montré depuis longtemps que le simple usage d’outils informatisés n’entraîne pas nécessairement une compréhension de ce qui se passe derrière l’écran. Cela est d’autant plus vrai que l’évolution des outils numériques, rendant leur utilisation intuitive, a conduit à masquer les processus in

La fin des cookies tiers ne répond pas au besoin de contrôle des internautes sur leurs données

Pour le moment, la plupart des solutions alternatives aux cookies privilégient l’objectif commercial aux dépens des attentes des internautes. Piqsels , CC BY-SA Par  Carlos Raúl Sánchez Sánchez , Montpellier Business School – UGEI ; Audrey Portes , Montpellier Business School – UGEI et Steffie Gallin , Montpellier Business School – UGEI Les révélations du Wall Street Journal contenues dans les « Facebook Files » , publiés en septembre dernier, ont une nouvelle fois montré que les utilisateurs s’exposaient à des risques liés à la divulgation des informations personnelles. Les réseaux sociaux ne sont pas les seuls en cause : les nombreux data breach (incidents de sécurité en termes de données confidentielles) rendus publics, illustrent régulièrement la vulnérabilité des individus face à une navigation quotidienne sur les moteurs de recherche, sites de e-commerce et autres ayant recours à des « cookies tiers » , ces fichiers de données envoyés par