Par Clotilde Champeyrache , Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) Un rapport européen analyse les mutations de la criminalité liées au numérique et à l’intelligence artificielle. Quel est le nouveau visage du crime ? Quelles sont les permanences ? Quelles politiques publiques pour répondre aux menaces, au-delà du narcotrafic, qui cristallise l’essentiel de l’attention politique et médiatique en France ? Comme tous les quatre ans, Europol, l’agence de coopération policière européenne, a publié en mars dernier son rapport UE-Socta faisant le point sur la menace posée par la grande criminalité organisée en Europe. À partir des informations fournies par les États membres de l’Union européenne (UE) et des États tiers associés, Europol y analyse « les principales menaces criminelles, la dynamique des réseaux criminels et les tendances émergentes ». Cette synthèse permet d’établir des priorités dans la lutte que l’UE se doit de mener dans le cham...
Cela ne fait aucun doute, le cybercrime est l'un des secteurs les plus performants et les plus lucratifs de notre époque, enregistrant une croissance à deux chiffres chaque année. Au cours des dix dernières années, l'explosion du nombre d'internautes s'est accompagnée de nouvelles formes d'attaques, de plus en plus sophistiquées. Celles-ci permettent aux cybercriminels des temps modernes de créer des logiciels malveillants leur rapportant des centaines de millions de dollars avec un risque minimum, voire nul, de se faire prendre. Pendant ce temps là, les consommateurs sont confrontés à des menaces, s’accentuant d’années en années, visant leur argent et à voler leurs informations personnelles. Alors, comment en sommes-nous arrivés là et jusqu'où ira la cybercriminalité ? Pour s'en faire une idée, revenons sur cette dernière décennie de cybercrime. Les tendances 2000-2010 du cybercrime Au début de la décennie, les cybercriminels s'enorgueillissaient ...