L’intelligence artificielle (IA), les algorithmes mathématiques qui la motorisent, les progrès informatiques bâtissent déjà une révolution. Maison, transports, santé, industrie, énergie, environnement, agriculture, loisirs, etc. : pas un domaine n’échappe à l’IA. Plus que les précédentes révolutions industrielles, celle-ci soulève toutefois des questions cruciales : juridiques, éthiques, commerciales, sociétales. Et comme dans les précédentes révolutions industrielles, elle va bouleverser des métiers : certains vont disparaître, d’autres vont fortement évoluer et de nouveaux vont apparaître. Les professions administratives et juridiques, l’enseignement, les journalistes, les écrivains, les avocats, les développeurs web, les traducteurs, les communicants sont des professions qui peuvent directement souffrir de l’usage de l’IA. A contrario, de nouveaux métiers peuvent apparaître, notamment pour entraîner ou maîtriser les IA.
Inquiétude mais aussi espoir
Le licenciement des salariés d’Onclusive apparaît brutal mais reste, pour l’heure, un fait exceptionnel. « Si l’IA n’est pas associée aujourd’hui à une évolution majeure des salaires, dans un sens ou dans l’autre, sur le marché du travail, l’enquête de l’OCDE montre que deux travailleurs sur cinq dans le secteur financier et l’industrie manufacturière craignent une baisse des salaires dans leur secteur d’activité sous l’effet de l’adoption de l’IA au cours des dix prochaines années. Autre constat tout aussi intéressant : en dépit des inquiétudes largement partagées à propos de l’avenir, de nombreux répondants déclarent que l’IA a un effet positif sur la qualité des emplois. Près de deux tiers (63 %) des travailleurs déclarent que l’IA leur a permis de s’épanouir davantage au travail : en automatisant des tâches dangereuses ou fastidieuses, l’IA leur permet en effet de se concentrer sur des tâches plus complexes et intéressantes », explique l’OCDE.
Les entreprises en tout cas se préparent au fur et à mesure que l’IA se démocratise. Selon un sondage Opinionway pour Ekimetrics, 55 % d’entre elles ont ou vont avoir recours à l’IA et 79 % de leurs dirigeants jugent l’IA utile pour répondre à leurs enjeux de durabilité.
(Article publié dans La Dépêche du Midi du jeudi 21 septembre 2023)