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L’intelligence artificielle générative : opportunité ou défi pour les entreprises françaises ?

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Quand l’intelligence artificielle parle notre langue

deepl


L’outil est discret, presque invisible, mais pour quatre professionnels français sur cinq, il est devenu essentiel. L’IA linguistique – ces traducteurs automatiques intelligents, ces assistants de rédaction en langue étrangère, ces reformulateurs multitâches – n’est plus seulement un gadget ou une curiosité technologique mais est devenue un compagnon de travail. 

C’est tout l’intérêt de l’étude publiée le 2 juin par DeepL, en partenariat avec l’institut Opinéa. Menée en février 2025, cette enquête éclaire un changement de paradigme discret, mais profond, dans les usages professionnels du numérique : près d’un Français sur deux utilise désormais l’intelligence artificielle de manière hebdomadaire dans son activité professionnelle. Et près de quatre sur cinq recourent spécifiquement à l’IA linguistique. Une révolution d’usage, aux effets déjà mesurables.

De la traduction à la transformation

Dans un environnement de plus en plus globalisé, où l’anglais est la lingua franca, mais où les compétences linguistiques ne sont pas universellement partagées, l’IA linguistique répond à une double contrainte : l’exigence de performance d’un côté, et la barrière des langues de l’autre. D’après DeepL, 64 % des professionnels français déclarent rencontrer des difficultés dans leurs échanges avec des collègues étrangers. Le besoin est donc concret. Et la solution, tangible : 90 % des utilisateurs affirment que l’IA les aide à mieux s’exprimer dans une langue étrangère.

Traduire, clarifier, reformuler, adapter le ton ou le registre : ce qui relevait hier de l’intuition humaine, voire d’une compétence élitiste, devient aujourd’hui accessible via des interfaces simples, intégrées aux environnements de travail. Loin de l’image d’une machine froide et standardisée, l’IA linguistique est perçue comme un partenaire capable de s’adapter à la singularité de chaque tâche.

Un outil, des carrières, des opportunités

Les chiffres sont explicites : un professionnel sur trois reconnaît aujourd’hui être devenu dépendant de l’IA linguistique dans son activité. Mais cette dépendance ne s’apparente pas à une perte d’autonomie. Elle s’apparente plutôt à une extension des capacités, à un facteur d’émancipation. Près de 60 % des personnes interrogées considèrent que ces outils ont eu un impact positif sur leur carrière. Et 63 % estiment qu’ils leur ont ouvert de nouvelles opportunités commerciales à l’international.

Ce constat est partagé par les managers : 71 % d’entre eux observent une amélioration des compétences linguistiques de leurs équipes, et 70 % attestent d’une hausse de la productivité. Autrement dit, l’IA ne remplace pas. Elle renforce. Elle ne se substitue pas à l’humain. Elle en augmente l’impact.

Jarek Kutylowski, fondateur et PDG de DeepL, résume ce basculement en une formule programmatique : « L’IA linguistique ne se contente plus de faciliter la traduction : elle devient un levier de transformation organisationnelle. » Ce qu’elle produit, en creux, c’est une entreprise plus agile, plus connectée, plus cohérente dans sa communication interne et externe.

Vers un standard professionnel, sous conditions

Mais l’adhésion, si massive soit-elle, n’est pas totale. 18 % des professionnels déclarent encore ne pas utiliser ces outils. En cause : des inquiétudes récurrentes sur la confidentialité des données (32 %), sur la fiabilité des résultats (21 %), ou sur l’absence de fonctionnalités adaptées (vocales, transcription, etc.). La confiance, dans le domaine de l’intelligence artificielle, reste une condition de l’usage.

Or c’est précisément sur ce terrain que les acteurs comme DeepL cherchent aujourd’hui à consolider leur position. En s’adressant aux professionnels, en intégrant des normes de sécurité élevées, en respectant la confidentialité des contenus traduits, la plateforme se veut plus qu’un simple outil : une brique stable de l’infrastructure numérique du travail.

Les attentes des utilisateurs vont dans ce sens : 29 % souhaitent l’intégration de fonctionnalités vocales, 26 % demandent plus de garanties de sécurité. Autrement dit, pour que l’IA linguistique devienne un standard universel, elle devra combiner excellence technologique et transparence opérationnelle.

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