Ariane 6 place en orbite le satellite météorologique MetOp-SG-A1, atout stratégique pour la veille climatique européenne
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| Ariane 6 place en orbite le satellite météorologique MetOp-SG-A1 © ESA-CNES-Arianespace/S. Martin, 2025 | |
Le 12 août, Ariane 6 a réalisé depuis Kourou son troisième vol, plaçant en orbite héliosynchrone à 800 km le satellite MetOp-SG-A1 d’EUMETSAT. Premier exemplaire de la nouvelle génération d’observateurs météo européens, il promet des données inédites pour la prévision et le suivi climatique. Ce succès intervient alors qu’aux États-Unis, la Maison-Blanche envisage de mettre fin à deux missions de mesure du CO₂ en orbite, suscitant l’inquiétude des climatologues.
À 21 h 37, heure locale, le 12 août 2025, Ariane 6 a quitté le pas de tir d’Eumetsat au Centre spatial guyanais, emportant MetOp-SG-A1 vers une orbite héliosynchrone d’environ 800 kilomètres. Ce troisième vol du nouveau lanceur européen, et son deuxième succès commercial, marque une nouvelle étape dans la reconquête de l’autonomie d’accès à l’espace par l’Europe.
MetOp-SG-A1 inaugure la seconde génération de satellites météorologiques polaires du programme MetOp. Construit par Airbus Defence and Space pour EUMETSAT, sous maîtrise d’ouvrage de l’ESA, il s’inscrit dans une série de six engins qui assureront, jusqu’au milieu des années 2040, la continuité des données météo-climatiques. Ses instruments — six capteurs d’imagerie et de sondage atmosphérique dans le visible, l’infrarouge et les hyperfréquences — fourniront des observations plus précises que jamais sur les paramètres essentiels : température, humidité, aérosols, nuages et composition de l’air.
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| Le satellite MetOp-SG A1 : Optique video du CSG S Martin - Copyright 2025 ESA-CNES-ARIANESPACE |
Parmi eux, IASI-NG, développé avec une forte contribution française et sous responsabilité technique du CNES, doublera la précision de son prédécesseur pour le profilage atmosphérique et la mesure de seize variables climatiques clés, dont les gaz à effet de serre. Sentinel-5, instrument du programme Copernicus, surveillera quant à lui les principaux polluants et l’ozone stratosphérique, complétant la veille environnementale globale.
Aux États-Unis, Trump demande à la NASA de désactiver deux satellites dédiés au climat
Ce progrès contraste avec les incertitudes qui pèsent outre-Atlantique : selon NPR, la Maison-Blanche a demandé à la NASA d’évaluer l’arrêt de deux missions « Orbiting Carbon Observatory » dédiées depuis plus d’une décennie à la mesure du CO₂ atmosphérique. L’une, lancée en 2014, est autonome ; l’autre est installée sur la Station spatiale internationale. Leur coût de fonctionnement est de seulement 15 millions de dollars par an. Leur disparition priverait la communauté scientifique de séries temporelles cruciales pour comprendre l’évolution du climat.
En renforçant la capacité européenne d’observation indépendante, MetOp-SG-A1 répond ainsi à un double enjeu : améliorer les prévisions météorologiques pour la sécurité des populations et préserver, face aux aléas politiques, un accès continu à des données fiables sur le système climatique mondial.

