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Le Pic du Midi inaugure ses nouveaux espaces scientifiques et prolonge cent cinquante ans d’histoire astronomique

Le Pic du Midi © Matthieu Pinaud Après quatre années de travaux menés dans des conditions extrêmes, le Pic du Midi de Bigorre a inauguré, jeudi 30 octobre 2025, deux nouvelles structures dédiées à la recherche. Financé à hauteur de 7,66 millions d’euros, ce double chantier renforce l’excellence scientifique du site et la présence de l’Université de Toulouse au sommet. Suspendu au-dessus des nuages, le Pic du Midi de Bigorre continue d’écrire l’une des plus hautes pages de la science française. Jeudi 30 octobre 2025, ses nouveaux espaces scientifiques ont été inaugurés par Pierre-André Durand, préfet de la région Occitanie, Carole Delga, présidente de la Région, et Odile Rauzy, présidente de l’Université de Toulouse. Cette cérémonie marque l’aboutissement de quatre années de travaux menés dans des conditions extrêmes, au cœur d’un site à la fois mythique et vivant. Lancé en 2021, le double chantier visait à renforcer la capacité d’accueil et d’expérimentation de l’Observatoire du Pic du...

Médias français : la désinformation climatique progresse selon un rapport qui épingle plusieurs chaînes et radios

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À l’approche de la COP 30 au Brésil, un rapport conjoint de Data For Good, QuotaClimat et Science Feedback révèle qu’entre janvier et août de cette année, plus de cinq cents cas de mésinformation ou de désinformation climatique ont été détectés dans les médias audiovisuels français. Les chaînes privées et les talk-shows d’actualité apparaissent comme les plus perméables.

S’il est un domaine dans lequel les infox (fakenews) prolifèrent allègrement, c’est bien celui qui concerne le climat et le réchauffement climatique. Entre janvier et août 2025, 529 cas de mésinformation et 19 narratifs de désinformation climatique ont ainsi été recensés dans les programmes d’information des médias audiovisuels français, selon un rapport publié mercredi 22 octobre par les ONG Data For Good, QuotaClimat et Science Feedback. Les auteurs distinguent la mésinformation, relevant d’erreurs ou de récits trompeurs involontaires, de la désinformation, définie comme un discours faux ou trompeur susceptible d’induire le public en erreur sur des faits établis par la science climatique. La combinaison des deux semble toutefois ravageuse.

Évolution du nombre de cas de mésinformation climatique et du nombre de programmes distincts correspondant

L’analyse met en évidence une accélération du phénomène cet été, avec un nombre de cas triplé par rapport au début de l’année. Les pics coïncident avec des moments de forte exposition politique : prise de mandat de Donald Trump – figure de proue des climatosceptiques –, débats sur les Zones à faibles émissions (ZFE) et sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ou encore épisodes de canicule. Plus de 90 % des contenus trompeurs portent sur les solutions de la transition, dont 70 % sur le secteur énergétique, 10 % sur la mobilité et 9 % sur le rôle de la France dans l’action climatique internationale.

Sur CNews, on compte un cas de mésinformation par heure.

Les chaînes d’information en continu constituent les terrains les plus exposés selon le rapport. L’audiovisuel public y résiste mieux : il est six fois moins concerné par les narratifs de désinformation que les chaînes privées. À l’inverse, Sud Radio, Europe 1 et RMC figurent parmi les antennes les plus perméables. Sur Sud Radio, un cas de mésinformation est détecté toutes les quarante minutes de programme consacré au climat ; sur CNews, la fréquence est d’un cas par heure. Les chaînes généralistes comme TF1, M6 et France Télévisions apparaissent, elles, comme des « remparts » relatifs car elles consacrent davantage de temps d’antenne au climat et diffusent moins de récits trompeurs.

Cartographie des principaux médias audiovisuels français face à la désinformation climatique

L’étude relève aussi la nature des émetteurs : dans le secteur privé, 46 % des cas proviennent directement de journalistes ou de chroniqueurs, contre 8 % seulement dans le public, où 92 % des affirmations trompeuses émanent d’invités, souvent politiques. La répétition de certains récits — doute sur la faisabilité de la transition, coût jugé excessif des énergies renouvelables, « écologie punitive », etc. — confirme, selon les auteurs, une « amplification systémique » plus qu’une série d’erreurs ponctuelles.

Sous-couverture chronique des enjeux environnementaux

Cette perméabilité médiatique s’explique, selon le rapport, par la fragilisation économique et politique du journalisme français, la sous-couverture chronique des enjeux environnementaux (3,7 % seulement des programmes d’information en 2024) et l’influence d’acteurs politiques ou économiques opposés à la régulation climatique. La concentration des médias, la précarisation des rédactions et la polarisation politique contribuent aussi à la diffusion de récits climatosceptiques désormais banalisés dans l’espace public.

Face à ce constat, les trois ONG appellent à une réponse coordonnée : formation des journalistes aux temporalités à risque, protection des médias d’intérêt public, renforcement de la régulation et examen rapide de la proposition de loi portée par le député Stéphane Delautrette visant à garantir le droit d’accès du public à une information environnementale fiable. Sans réaction rapide, préviennent-elles, la désinformation climatique pourrait s’enraciner durablement au cœur du paysage audiovisuel français.

Brésil : la désinformation climatique, miroir d’un silence médiatique

Au Brésil, le rapport identifie une situation inverse de celle observée en France : moins de cas détectés, mais une invisibilisation profonde des enjeux climatiques. Entre avril et septembre 2025, la majorité des récits trompeurs – concentrés sur la chaîne "Jovem Pan" – portent sur la déforestation, l’agriculture et la COP 30. Selon les ONG, cette faible incidence apparente s’explique par l’absence de couverture régulière des sujets environnementaux : un vide informationnel où prospèrent les discours d’acceptation du statu quo. La fusion d’intérêts entre élites politiques, agro-industrielles et groupes évangéliques entretient ce biais structurel. Ce silence médiatique légitime la poursuite de projets extractivistes et fragilise les défenseurs de l’environnement, souvent exposés à des violences. Faute de régulation, la riposte repose sur la justice et les médias indépendants, seuls remparts face à une désinformation qui, ici, passe moins par le mensonge que par l’omission.

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