Le temps de parole des candidats est toujours l’occasion de polémiques. Les règles fixées par l’Arcom (ex-CSA) sont pourtant claires : avant le 7 mars, les éditeurs veillent à ce que les candidats déclarés ou présumés et leurs soutiens bénéficient d’une présentation et d’un accès équitables à l’antenne ; après le 7 mars et la publication de la liste de candidats par le Conseil constitutionnel, les éditeurs veillent à ce que les candidats et leurs soutiens bénéficient d’une présentation et d’un accès équitables à l’antenne dans des conditions de programmation comparables. « Le principe d’équité doit être respecté sur l’ensemble de cette période à la fois pour le temps de parole et pour le temps d’antenne », explique l’Arcom. Enfin une 3e période de stricte égalité commencera au moment de la campagne officielle.
Mais les téléspectateurs ont parfois le sentiment que le principe d’équité n’est pas respecté, que certains candidats sont plus exposés que d’autres. L’Arcom propose bien sur son site internet de consulter les relevés des temps de parole et d’antenne par chaîne, mais les données sont peu aisées à consulter et comparer.
Temps de parole et thématiques
D’où l’idée de Pluralisme, une société du groupe Lexbase, de créer Elections-Tracker.fr. Depuis plus de 30 ans, Pluralisme fournit aux principales chaînes de télévision et radio un logiciel qui leur permet de déclarer leurs temps de parole à l’Arcom et à l’Arcom de contrôler ces temps. Avec un nouveau site gratuit Elections-Tracker, Pluralisme propose une version grand public plus claire et plus accessible, qui offre au citoyen une visibilité et une transparence sur les temps de parole mais également sur les thématiques et les extraits de discours des candidats à l’élection présidentielle, en temps réel. Le site est donc un bon complément pour décrypter l’élection.
Pluralisme s’appuie sur la start-up spécialisée en intelligence artificielle Magic Lemp, qui récupère en temps réel les flux vidéo des prises de parole des seuls candidats (débat, discours, interview dans l’un des 15 médias suivis). Plusieurs algorithmes sont appliqués sur ces vidéos pour identifier l’intervenant (reconnaissance faciale, reconnaissance vocale et la reconnaissance labiale) puis pour retranscrire au mieux en texte l’intervention orale, et enfin identifier les thématiques abordées dans chaque intervention. On voit ainsi que Valérie Pécresse a beaucoup parlé d’économie, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron d’international.